Augustin Lucas ⚓ - Biographie par sa petite-fille Évangeline

Mon grand-père maternel, Auguste (Augustin) Lucas, époux de Zoé Gallais, se maria à Rochefort, en France, en 1830. Il était capitaine de navire armé par l'État et la plupart du temps fut employé à la mer, voyageant autour du monde. Son premier enfant, Mathilde, cependant naquit à Rochefort. Quand le baby eut environ 6 mois, elle fut laissée à ses grands-parents Gallais en France et pendant 2 ans, pas un mot ne fut reçu des parents.

A son retour, le grand-père Lucas raconte sa dure expérience à la mer. En doublant le Cap Horn,
une violente tempête d'hiver les surprit. Pendant 40 jours, ils furent avec le résultat que le "Trophée Mathilde", eut le grand mat cassé et perdit son gouvernail !!! Le navire entier fut couvert de glace, avec seulement 2 heures de jour, par moments, il y avait peu de temps pour la fonte de la glace. L'eau douce commença à manquer. 4 nœuds en 24 heures fut tout ce que le Trophée Mathilde put réaliser. Finalement, en arrivant à Valparaiso, au Chili, ma grand-mère mit au monde Dolorès Lucas, ma mère. C'était le 17 mars 1835, pendant que le navire était en réparation. Un mois s'écoula, puis le navire put faire route vers la France. le voyage dura 5 mois.

Grand-père retourna alors à la mer, laissant sa femme et ses deux enfants à Rochefort. A son retour, il abandonna son commandement, mais son amour de la mer le reprit.

Le nouveau voyage, avec sa famille, le conduisit à Papeete (Tahiti). Ils y séjournèrent 8 ans, fondant un "Dry goods store", genre d'épicerie. Le commerce était bon avec les Hindous, ils mentionnent à tort les Indiens. On échangeait quelquefois de l'or et quelquefois de rares et superbes formeas (coquilles d’huîtres perlières) qui étaient pêchées dans la rade et procuraient un moyen d'échange. On les trouvait en plongeant dans la rade. Grand-mère avait collectionné assez de celles-ci pour les vendre à un musée de Paris, mais ils ne parvinrent jamais à destination. Le capitaine du navire ne voulut jamais les vendre. Aucune raison n'est donnée, sans doute ne voulut-on pas payer le transport, si bien que finalement, elles furent jetées à la mer.

Ces Hindous du sud de l'Amérique étaient de braves gens, mais étaient paresseux, comme ils n'avaient pas grand travail pour se procurer de la nourriture. Elle se composait de porc, de bananes, de pain, de fruits et des ignames. Ces dernières étaient mangées avant maturité et mises au four. Des pierres rondes et plates étaient chauffées. Des feuilles de palmier étaient ensuite posées sur lesquelles ils mettaient leurs victuailles. Celles-ci étaient une fois de plus couvertes de feuilles de palmier, sur lesquelles étaient déposés les détritus, déchets ... Les Hindous s'asseyaient autour jusqu'au coucher du soleil avant de manger. (Ils buvaient) du lait de coco dont les coques servaient de récipient.

Ma grand-mère ne pouvait s'occuper des travaux du ménage et dirigeait le commerce. Elle employait des Hindous pour faire les travaux domestiques. Comme salaire, on leur cédait du savon parfumé, qu'ils appréciaient grandement. Une nuit, son magasin fut pillé. les marchandises manquantes étaient justement les savons et les parfums. Ceci fut rapporté à leur reine qui à son tour découvrit les coupables. Elle leur ordonna d'aller dans les montagnes et d'amener suffisamment de bestiaux pour payer le dommage. Ce fut à l'église que peu de temps après Grand-mère vit la reine avec son mari, suivi par ses sujets en file indienne, suivant leurs rangs, venant en procession solennelle pour offrir la paix.

En 1848; Grand-mère et sa famille retournèrent en France. Ils y restèrent une année.

En 1849, ils vinrent en Amérique du Nord, s'établissant dans le comté de Preston, Virginie de l'Ouest. Après deux ans, ils se fixèrent à Cincinnati. C'est ici que ma mère rencontra mon père, Alfred Soyer. Il naquit le 18 octobre 1828, dans la ville de Reims. Il y a là une erreur, probablement, car on a ajouté Compiègne, qui est en Picardie. Ayant quitté l'école à 12 ans, il partit à Paris où il apprit son métier de confiseur, avant de devenir marchand de sucre candi. Il fut appelé au service militaire, mais ayant tiré un bon numéro, fut exempté du service. Il partit pour les États-Unis rejoindre son père qui y était depuis plusieurs mois. Mon père travailla de son métier à Washington, Philadelphie, Boston et Charleston. Il envisageait de retourner en France, mais ayant été avisé de la mort de sa mère, il partit pour Londres, y travaillant de son métier pendant deux ans.

Les Amériques le rappelèrent et il retourna aux États-Unis pour s'établir à Cincinnati.


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