Louis Auguste - À l'origine de la quête

Je suis le conteur de la tribu


Nous sommes des émigrants, des pionniers, des conquérants, nous avons colonisé l’Amérique. Nous nous y sommes pris à trois fois, au XVI° siècle, au XIX°, au XX°, même peut-être quatre si Jonathan y fait souche, car chez lui vient de naître au XXI°e siècle une petite New-Yorkaise. Et encore, là, je ne vais pas vous conter aujourd’hui Tahiti, le Chili, le Japon, l’Algérie et le continent noir où nous avons posé nos marques. Ni la diaspora du Grand dérangement au XVIII° siècle quand les Goddams (ces maudits Anglais …) nous on déportés. Encore que... En fait, l’expulsion des nos aïeux acadiens et leur ré-implantation en France, à Belle-Isle-en-Mer, la découverte de leur parcours, c’est bien ce qui a déclenché ma passion pour la généalogie. J’avais 21 ans en 1972 et je suis devenue le conteur de la Tribu. Toutes les tribus en ont un, et c’est ce jour là que j’en ai reçu la marque.

Nous étions tous autour du lit en septembre 1972 quand mon grand-père s’en est allé, ses fils, ses petits-enfants. Madeleine, notre belle-grand-mère, sa seconde épouse, nous a entraînés, nous les 5 petits-enfants au rez-de-chaussée, dans le magasin : « J’ai quelque chose pour vous, c’est votre histoire, votre grand-père avait prévu de vous la confier. Suivez-moi. » Nous sommes descendus encore, à la cave Elle nous a placés au pied de l’escalier et a remonté trois marches. Chaque marche recouvrait un tiroir, chaque contre-marche avait un bouton de bois et une étiquette. Madeleine ouvre le tiroir « Belle-Île » et en sort un dossier. (Je l’ai encore) Je m’en empare, je suis l’aînée, après tout… Madeleine remonte à l’étage, les trois plus jeunes ne sont pas passionnés et partent explorer les hangars. Je reste avec mon cousin Gildas, il a 18 ans, et nous, c’est le dossier que nous explorons. Nous n’avons pas vu le temps passer, nous lisions à la seule lumière de l’ampoule qui pendait, assis sur une marche de l’escalier. Dehors, il faisait déjà nuit. Nous lisions.

Notre cousin bellilois Eugène Guellec avait rédigé ce dossier et envoyé des copies à tous les chefs de famille de sa cousinade. Mon grand-père était l’un des destinataires. Gildas et moi nous demandions qui de nous deux l’emporterait quand son père nous a départagés : il avait déjà une copie des documents. En 1950, Eugène avait retrouvé, dans de vieux papiers de famille, 5 lettres envoyées au pays par nos émigrants bellilois de 1854 depuis la Virginie de l’Ouest. Ce passionné de généalogie a donc exploré les registres bellilois pour connecter les auteurs des lettres à notre famille. Puis il a mené l’enquête pour retrouver les cousins d’Amérique contemporains. Et ils les a retrouvés après plus de 100 ans de séparation.

Mais ce n’était pas tout. En déroulant les fils de la généalogie belliloise, entre 1950 et 1970, à une époque où ce n’était pas encore la mode, Eugène avait exposé la descendance belliloise des colons acadiens déportés en 1755. Ce devenait passionnant, romantique parce que tragique. Et nous pouvions remonter encore jusqu’aux pionniers du nouveau monde.
Nous avions des dates, nous avions des noms, nous avions des histoires et de l’Histoire. Avec Gildas, il ne nous restait plus qu’à raconter. Et à colmater les brèches.

Mais ça, c’est une histoire de Bretagne, c’était juste pour expliquer comment lui et moi sommes impliqués dans la généalogie, comment nous avons travaillé ensemble (mais à distance) pendant toutes ces années. Pour revenir à la généalogie normande, notre grand-père Georges Cadel le Normand a rencontré la Bretonne de Belle-Île, Anna Samzun, à Lorient après guerre, la Grande Guerre s'entend. C’était elle, la descendante des Acadiens.

Notre grand-père Georges est né en Algérie, en 1893. Son père Louis-Auguste y était fonctionnaire, militaire depuis 1891 : il était chef guetteur instructeur dans les sémaphoristes. Sa pension lui est accordée par décret du 1er février 1913, à la veille de ses 50 ans. Jouissance de la pension au 25 octobre 1912, après 39 ans 1 mois 24 jours de service. C'est l'histoire de Louis-Auguste que je vais raconter.

En 2005, nous en savions bien peu encore, quand Gildas s'est rapproché du Cercle généalogique de la Manche qui nous a procuré une copie du registre matricule de la Marine pour Louis Auguste Cadel. Mias nous n'avons à ce jour trouvé que pour la Normandie.

 

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Lundi 29 avril 2024