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1.
Jacques Bourlaud 🩺 Jeunes années
...jacques bourlaud 🩺 jeunes années la rue de la tranchée est une des plus anciennes rues de poitiers. elle tire son nom de l’existence à l’époque gallo-romaine (et sans doute bien avant) d’un fossé creusé de main d’homme qui reliait la vallée de la boivre à celle du clain et complétait ainsi le système de défenses naturelles formé par la confluence de ces deux rivières qui ont entaillé profondément le plateau calcaire. bien sûr le tracé et l’aspect de cette rue a beaucoup évolué au cours du temps, mais son apparence actuelle date de la fin du xviii° siècle lorsque le comte de blossac, intendant du poitou, a fait aménager le parc qui porte son nom et surtout du xix°, correspondant à l’essor d‘une bourgeoisie active et aisée.
les deux premiers tiers de la rue offrent une succession de maisons hautes et massives dont la façade austère laisse une impression de solidité et de respectabilité. aspect heureusement égayé par la présence de deux ou trois petits hôtels particuliers évoquant les fastes frivoles d’une époque sans souci (du moins pour certains). mais au delà de la grille de blossac la rue prend un autre visage. elle est en pente, nettement moins large, avec des trottoirs plus étroits, parfois même inexistants. les maisons sont beaucoup plus basses, plus vieilles et ne respectent pas toujours l’alignement. on voit un peu partout s’ouvrir des boutiques de petits commerçants ou des ateliers d’artisans. très net autrefois, le contraste entre les deux parties a tendance à s’estomper du fait de la création récente d’immeubles et aussi d’une certaine évolution sociale.
mais dans mon enfance, l...
2.
Claude 🎓 Monsieur Maurice
...taient. celui-ci retournait vers son monastère, celui-là vers sa chambre. s'ils se séparaient à l'octroi, maurice reitel prenait le tram jusqu'à la place d'armes et descendait la rue victor hugo puis celle de verdun pour rentrer chez lui. évidemment, s'ils se séparaient à la gare, en quelque pas l'alsacien était à son appartement. un petit appartement au quatrième étage d'une grande maison attenant ou presque à la banque de france. il était constitué d'une chambre à coucher, d'une cuisine réduite qui avait dû être ajoutée après coup et d'un placard assez profond où il avait installé des étagères pour des livres, des chaussures et autres effets ainsi qu'une tringle en bois pour y suspendre ses habits. ce n'était pas vraiment le grand luxe mais les deux fenêtres s'ouvraient sur la vallée de la boivre où circulait le trafic ferroviaire paris-bordeaux et paris-la rochelle. la gare et les dépôts occupaient le centre de la dépression, le triage étendait ses ramifications vers le tunnel et deux passerelles enjambaient l'ensemble souvent enfumé et toujours très actif. le long de la ligne de chemin de fer et de la gare passait la route nationale, la r.n. 10, qui, selon la déclaration un tant soit peu grandiloquente mais juste sans doute du colonel de la varendière était "la clé du sud-ouest de la france. le verrou, messieurs, le verrou !". déclaration que les clients serrés autour du militaire avaient approuvée mais qui faisait un peu sourire maurice reitel. toujours était-il que cet appartement lui plaisait beaucoup. il pouvait s'asseoir à la fenêtre et, observant ces trains qui s'ébranlaient vers le sud, se laisser aller à la rêverie d'horizons lo...
3.
Jacques ✎ Boivre : L'abbaye du Pin
...jacques ✎ boivre : l'abbaye du pin la vallée de la boivre
un roman inédit de jacques bourlaud
illustrations : dessins à la plume de jacques bourlaud
les
nuages épais de novembre s’appesantissaient sur la campagne poitevine,
répandant à travers les bois et les champs des gouttelettes fines,
serrées, obstinées, qui se déposaient lentement sur le sol et
pénétraient jusqu’au cœur de la terre. au creux des sillons s’étalaient
de longues nappes d’eau dont la surface se ridait suivant les caprices
des vents d’ouest. les chemins, qui récoltaient le trop plein des terres
saturées d’humidité, se transformaient peu à peu en fondrières.
la
clarté était faible, bien qu’il soit à peine midi, et le paysage tout
entier semblait devoir stagner encore quelques heures dans la grisaille
avant de s’enliser dans la nuit.
la
route qui menait de parthenay à poitiers n’avait rien à envier aux
chemins creux ; à peine un petit peu plus large, elle n’en était que
plus boueuse. mais le passage fréquent des charrettes avait creusé dans
la glaise des ornières profondes où les roues finissaient par trouver un
sol plus dur. aussi, le coche qui assurait une liaison assez régulière
entre ces deux villes avançait-il, ce jour là, sans trop de peine.
il
restait encore quatre lieues à parcourir pour atteindre poitiers. on
avait déjà pris du retard et il ne fallait plus perdre de temps
maintenant si on voulait arriver avant la nuit ; car la route
s’enfonçait dans les forêts où l’on risquait, dans l’obscurité, de
rencontrer quelques loups en cette saison.
les
deux chevaux qui avaient pris le relais à vasles n’étaient pas
fatigués. habitués à travailler ensemble, ils soutenaient un effort
vigoureux qui faisait progresser le véhicule assez rapidement, sans lui
infliger trop de secousses, du moins lorsque le roulement était bon.
cependant
il importait de les ménager pour leur permettre de poursui...
4.
Jacques ✎ Boivre : Je suis chevau-léger de la maison du roi
...jacques ✎ boivre : je suis chevau-léger de la maison du roi
a ccompagné de quelques officiers, le maréchal de grammont pénétra au galop dans la cour du doyenné des dunes où logeait le roi.
il mit pied à terre et monta quatre à quatre l’escalier qui permettait d’accéder à la galerie où s’ouvrait la chambre du roi. arrivé sur le palier, il dut s’arrêter pour souffler un peu car son âge lui interdisait désormais de tels exercices. enfin, apercevant deux hommes vêtus de noir qui devisaient gravement, appuyés à la rambarde, il avança vers eux pour leur adresser la parole.
- dieu vous garde, messieurs… dit-il. mais dans quel état se trouve le roi ce matin ?
le plus âgé des deux se découvrit pour répondre :
- soyez le bienvenu, monsieur le maréchal ! sa majesté a passé la nuit assez bonne et la fièvre a cédé un peu ce matin. sa majesté a pris avec quelque plaisir un bouillon de poulet que nous lui avons fait servir. mais nous préférons qu’elle garde le lit encore aujourd’hui.
- pourrais-je être introduit dans sa chambre pour lui faire part de choses importantes ?
- mais, je vous en prie, monsieur le maréchal… passez devant moi, je vous y mène.
la chambre du roi était vaste ; un grand feu flambait dans la cheminée, ce qui n’était pas inutile dans les flandres par cette matinée de mars 1658. les rideaux avaient été écartés et le roi, assis sur son lit, livrait sa tête aux mains du perruquier.
- monsieur le maréchal, dit-il pour répondre au salut des officiers qui étaient entrés, veuillez avoir la bonté de pardonner à votre roi de vous recevoir au lit dans une chambre de ...
5.
Jacques ✎ Boivre : La route de Savoie
...jacques ✎ boivre : la route de savoie
assis
à l’arrière d’une charrette chargée de bagages et de blessés, les
jambes pendantes dans le vide, valentin rochereau somnolait, calé entre
une selle neuve qui lui appartenait et le gros sac de farine que
monsieur de turenne lui avait fait porter la veille au soir. de l’autre
côté du sac, recroquevillé sur lui-même, henri follenfant cherchait une
position confortable pour dormir.
ils
n’étaient pas très frais, ni l’un ni l’autre. la veille, en sortant de
chez le général, ils avaient eu l’idée de fêter un peu le succès de leur
entreprise et, passant d’un estaminet à l’autre, poussés par leurs
camarades, ils avaient copieusement dégusté la bière des flandres
jusqu’à l’heure où le régiment s’était mis en marche pour rejoindre la
maison du roi à calais.
aussi
gémissaient-ils à chaque cahot et dieu sait si la route était mal
pavée !... de plus, les plaintes des blessés, l’odeur des pansements
leur donnaient des nausées et, par dessus tout cela, la voix du père
anselme, qui voyageait dans la même charrette qu’eux, ne cessait de les
invectiver sans douceur :
-
ivrognes !...débauchés !... ah ! vous pouvez dire que vous êtes de
jolis garçons !... vous récoltez maintenant ce que vous avez semé !...
en
temps normal, ils auraient riposté avec verdeur, d’autant plus que le
capucin avait, lui aussi, pris une part assez large aux libations. mais
ils n’en avaient pas le courage, épuisés d’autre part par les efforts
physiques et la tension d’esprit qu’il leur avait fallu soutenir les
jours précédents.
lorsque
le régiment fit halte pour passer la nuit dans un village, ils
renoncèrent au billet de logement auquel leur grade leur donnait droit.
ils se couchèrent sur la paille de la première écurie venue et ne se
réveillèrent que le lendemain matin en entendant sonner le boute-selle.
...