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11. Jacques Bourlaud 🩺 Jeunes années

...ve;que de mon père sous la forme du « journal des voyages » datant de 1890 à 1905. cette publication abondamment illustrée offrait au lecteurs des romans d’aventures mais aussi des articles plus sérieux : récits d’explorateurs, journaux de bord de marins, souvenirs d’officiers. tout cela se situant à la grande époque d’expansion coloniale. cela représentait une dizaine de volumes que je parcourais dans tous les sens, m’attardant d’ailleurs beaucoup moins sur les textes que sur les illustrations. les poitevins sont assez volontiers attirés par les mirages d’outre-mer. de nantes à bordeaux la façade atlantique n’est pas très éloignée. mon père avait donc, lui aussi, subi cette tentation mais ne lui avait pas donné suite, sans doute parce qu’il s’était marié très jeune. pourtant, au retour de la guerre de 1914/18, aux alentours de ma naissance, il était allé travailler deux ans au maroc dans une société d’import-export. cependant son meilleur ami, fernand, y avait succombé. il était devenu administrateur des colonies. c’était lui qui avait fait cadeau à ma mère du pélican. la mode voulait alors que les femmes portent des chapeaux décorés d’ailes, voire d’oiseaux entiers… estimant l’envergure du pélican un peu démesurée, ma mère avait renoncé de l’utiliser dans ce but et préféré le faire empailler. homme d’une haute stature et d’une belle apparence, généreux et sympathique, il était très enclin à courtiser les femmes élégantes et avait fini, sur le tard, par épouser une femme charmante beaucoup plus jeune que lui et qui...


12. Jacques Bourlaud 🩺 Prépa à Rochefort

...jacques bourlaud 🩺 prépa à rochefort pour être médecin-colonial, m’avait-on dit, il fallait sortir de l’École de santé navale. mais avant d’en sortir il fallait y entrer… et pour cela être admis à un concours. la filière habituelle consistait à s’inscrire dans une de trois Écoles annexes du service de santé de la marine ouvertes auprès des hôpitaux maritimes de brest, toulon et rochefort. lorsque nous avions vingt ans et que nous entendions les gens de la génération précédente parler de leur jeunesse, cela se passait à une époque parée, semblait-il, de toutes les séductions : « avant la guerre », celle de 14/18… nous les écoutions avec au visage « un certain sourire » fait de scepticisme narquois, d’attendrissement condescendant et aussi d’agacement. maintenant les années ont laissé les cheveux gris envahir les tempes et les kilos superflus donner à nos tailles une assise plus confortable. a notre tour, quand nous évoquons la période où nous avions à peu-près vingt ans, nous disons : c’était avant la guerre… (une autre guerre). tout cela pour dire qu’en ce temps-là, avec beaucoup d’autres, j’ai abordé la carrière médicale dans l’espoir de m’en aller à travers le monde « porter la science au pays des bantous » . mes deux bachots et mon p.c.b. en poche, un après-midi de novembre 1937, je suis parti pour la grande aventure d’un pas conquérant qui devait me conduire d’abord à la gare, puis à cent-vingt kilomètres de là, à rochefort-sur-mer. le moins que l’on puisse dire de rochefort à cette époque c’est qu’il s’agissait d’une cité plutôt morne auprès de laquelle ma bonne ville natale de poitiers paraissait témoigner d’une activité débordante.. colbert en son temps avait choisi cet emplacement peu éloigné de l’estuaire de la charente pour y fonder une ville qui devait être appelée à devenir une porte ouverte sur l’océan, un port d’où les vaisseaux du...


13. Jacques Bourlaud 🩺 Médecine à Montpellier

...es assiettes ébréchées que d’en déguster, chacun pour soi, de part et d’autre de la ligne de démarcation. la situation générale n’était pas faite pour nous apporter de la sérénité. nous écoutions toutes les radios : radio-paris, radio-vichy, b.b.c., radio-brazzaville, les radios suisses, etc. et les informations ou les commentaires donnaient lieu entre nous à des joutes verbales passionnées. les choses se sont compliquées la troisième année, dès que les allemands eurent envahi la zone dite libre. d’abord, après le sabordage de la flotte, tous les militaires français avaient été renvoyés dans leurs foyers. nous, nous sommes restés sur place mais « en civil ». comme il n’était pas très facile de trouver des vêtements corrects nous avons, pour la plupart, tour; la difficulté en troquant les boutons dorés de nos uniformes contre des boutons noirs en matière plastique. c’était très discret… puis les allemands ont réquisitionné la cité universitaire. l’école est allée s’échouer à l’asile d’aliénés… font d’aurelle se présentait comme un vaste parc parsemé de bâtiments datant du début du siècle. l’école en a occupé quelques uns ; des allemands étaient casernés dans d’autres et les malades mentaux étaient hospitalisés dans ce qui restait. mariés ou non, les anciens que nous étions devenus étaient externés et se logeaient tant bien que mal dans des appartements du vieux montpellier. mais les fœtus (car les concours d’admission avaient repris en 1941) s’entassaient...


14. Jacques Bourlaud 🩺 Médecin en relève au Lager-Lazarett XVII B

...jacques bourlaud 🩺 médecin en relève au lager-lazarett xvii b le beau danube bleu coulait à mes pieds enfoui dans une vallée profonde . je pouvais cependant voir une de ses boucles scintiller au soleil, là-bas vers l’ouest . devant moi, la rive sud qui paraissait être plus élevée que celle où je me trouvais, montrait des ondulations boisées couronnées par la masse imposante hérissée de tours, de flèches et de coupoles formant le monastère de gothweig . j’étais sur un plateau bien cultivé qui, d’un côté descendait en pente douce vers la plaine du danube et, de l’autre était limité par des hauteurs couvertes de sapins . le clocher de l’église de gneixendorf était tout près sur ma droite . d’autres clochers se dressaient dans la plaine et je pouvais voir, en contre-bas les constructions de la ville de krems . entre le plateau et la ville, la rive nord du fleuve se présentait comme une succession de gradins exposés au soleil et plantés de vignes . le paysage était très beau mais j’étais dans un quadrilatère limité par une double rangée de barbelés . a chaque angle se dressait un mirador avec une sentinelle en armes . a quelques mètres en dedans de la haie barbelée il y avait un petit fil de fer . si on le franchissait, la sentinelle avait ordre de tirer sans sommation . un jour, un fou américain s’est enfui de sa chambre . il a sauté par dessus le fil de fer, a escaladé la première haie de barbelés et la sentinelle a tiré . avec mon ami polonais koziol, nous nous sommes précipités pour essayer de faire quelque-chose . la sentinelle nous a mis en joue . nous nous sommes arrêtés et, médecins impuissants, nous n&...


15. Jacques Bourlaud 🩺 Le retour

...jacques bourlaud 🩺 le retour enfin en avril 45 l’ordre fut donné d’évacuer le stalag devant l’avance russe . ce qui signifiait la mise en route d’environ dix-mille hommes appartenant à onze nationalités différentes . encombré par ses blessés, le lager-lazarett ne pouvait pas suivre le mouvement . toutefois certains médecins furent désignés pour compléter le service de santé des colonnes en marche. c’est ainsi que je me suis retrouvé avec koziol, dubuc et le dentiste dagnas dans la colonne des prisonniers polonais . en trois semaines nous avons traversé à pieds, d’est en ouest, une grande partie de l’autriche pour arriver au début mai sur la frontière bavaroise à braunau am inn, ville dont un enfant s’est rendu tristement célèbre . nous avons marché en dehors des grands axes routiers sur des chemins à peine empierrés, traversant des régions accidentées très pittoresques, couchant à la belle étoile ou dans des granges, en général assez bien accueillis par les habitants . notre colonne offrait une composition et un aspect hétéroclite . il y avait d’abord les soldats polonais faits prisonniers en 1939 dans leur pays et d’autres en 1940 dans les unités polonaises incorporées à l’armée française . ensuite des jeunes qui avaient participé à l’insurrection de varsovie quelques mois plus tôt et enfin des vieux qui, en 39, étaient restés en hongrie où ils avaient été internés mais que les allemands avaient récupérés par la suite . ces derniers nous donnaient des soucis car ils étaient en mauvaise condition physique, aussi avons-nous dû en laisser cert...