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16. Daniel Chauvigné ⌘ Troisième métier : mécanicien

...ibier que je remets à mes hôtes du moment. certains sont célibataires, d'autres vivent en ménage, mais tous m'accueillent avec joie, tant la venue chez eux d'un blanc, sur leur chantier écarté des grands axes, est rare. lorsque je passe chez claude, c'est la grande fête et nous allons souvent chasser ensemble. près de son chantier, distant de cent kilomètres de wayombô, vit une tribu bororo qui élève des zébus. ces bœufs à bosse sont moins traqués par les mouches tsé-tsé et fournissent du lait que les nomades transforment en beurre et fromage, denrées rares à cette époque où la congélation est encore inconnue. aussi, une fois par mois, claude achète pour maman du lait, du beurre et des fromages. pour que ces produits ne s'abîment pas avec la chaleur, les deux porteurs noirs, de son village, effectuent le trajet la nuit, le panier en équilibre sur la tête. ils s'éclairent avec une lampe tempête et sont armés de sagaie. ils arrivent au petit jour et maman met aussitôt les denrées dans le frigidaire à pétrole. les deux gaillards se reposent toute la journée et, le soir après avoir dîné au village, ils repartent aussi allègrement. lors d'un congé à wayombô, j'ai transformé mon vieux vélomoteur sachs en générateur de courant électrique. le moteur de mon engin fonctionnait encore très bien, mais il avait les pneus hors d'usage et, même à bangui, il était impossible d'en trouver de rechange. j'ai donc monté ma machine sur un bâti de bois fixé au sol et j'ai utilisé la jante de la roue arrière pour entraîner une dynamo de camion avec une courroie. une deuxième courroie, montée s...


17. Daniel Chauvigné ⌘ Quatrième métier : guide de chasse

...es américains, le boy et sa caisse popote, ainsi que les armes fixées sur un râtelier. je suivais avec un camion contenant les tentes, le matériel de bivouac et de couchage ainsi que les pisteurs et les porteurs. ces noirs chantaient sans arrêt des mélopées dont les paroles étaient inventées sur place, selon la cause ou l'humeur du moment : - "koutoukoutou ti nound'jou a ga sioni pépé ti gueré ti ala ! (le camion du blanc nous fait avancer sans avoir mal aux pieds !) - toto ti damara a sal m'béto pépé na lé ti n'gombé ! ( le rugissement du lion ne fait pas peur à la balle du fusil !) nous avons installé le bivouac en pleine brousse sur une petite colline qui surplombe la rivière bangoran, bordée de grands arbres formant une galerie forestière. le soir, les toucans et les touracos descendent des pitons voisins pour aller nicher, la nuit, dans ces grands arbres. par centaines, ces oiseaux arrivent en un long vol plané accompagné de cris perçants qui se mêlent à ceux des singes mécontents de partager leur perchoir. le calme revenait avec la nuit qui tombe très vite et fait place à d'autres bruits nostalgiques ou inquiétants : bruissement des feuilles sous le souffle du vent, craquement des arbres dont le bois refroidit, cris et feulements des prédateurs nocturnes, coassement puissant du crapaud-buffle, pétillement du feu entretenu pour éloigner les fauves... lovés dans nos duvets sur nos lits picots dressés sous une tente, nous ne tardons pas à nous endormir car, le lendemain il faut se lever tôt. réveillés vers trois heures du matin par le tintement des gamelles et la bonne odeur du café, mêlée à celle du pain grillé, nous sortons de la tente pour faire une ra...


18. Daniel Chauvigné ⌘ Cinquième métier : chef de chantier

... de mon ménage et de la cuisine. mes connaissances techniques m'ont permis d'améliorer le rendement du chantier en construisant une trémie surmontée d'un câble, qui tire à l'aide d'un treuil à moteur thermique une caisse articulée. dans l'eau jusqu'à mi-mollet les manœuvres puisent le sable qu'ils mettent dans la caisse. celle-ci tiré jusqu'à la trémie, par le treuil, où elle verse son contenu. des camions bennes sont alors chargés sous la trémie et vont entreposer le sable sur les différents chantiers de construction. tous les samedis, je vais passer le week-end à bangui, soit chez mes amis, soit avec des copains célibataires de la société. un lundi matin en arrivant sur mon chantier, mon boy vint à ma rencontre avec un air déconfit pour m'annoncer que toutes mes affaires avaient été volées pendant la nuit. il avait pour consigne de loger dans ma case lorsque je n'étais pas là, mais il m'avoua qu'il avait été au village coucher avec une fille. je l'ai sanctionné en le congédiant, puis je suis aller voir le chef du village pour lui dire que tous les bandas de son village sont des voleurs. - "lo ayéké banda pépé, lo ayéké nzakara." (ce n'est pas un banda, c'est un nzakara). me répondit-il naïvement. prêchant le faux, j'ai appris la vérité en le forçant à disculper ceux de sa race. il m'a même dit le nom du voleur : jean yapara, le pêcheur. il s'était enfuit en emballant mes affaires dans une couverture et avait vendu une de mes chemises à un camarade. j'ai racheté la chemise et demandé au chef de village de faire chercher le coupable. il désigna cinq hommes de sa tribu qui partirent dans la brousse. vers midi...


19. Daniel Chauvigné ⌘ Sixième métier : conducteur d'engins

...s faits et de permettre aux noirs, de la famille du défunt d'aller l'enterrer, il s'est mis en colère. - "comment, moulingué toi un vieux broussard, tu as peur de ces macaques ?" puis, retirant son ceinturon, il s'est précipité dehors, vers les noirs qui attendaient calmement et les a chassé en les frappant et en les invectivant ! - "vous n'auriez pas dû faire cela, dis-je. ces gens attendaient de vous une justice et une compréhension et non des coups ! cela va mal tourner !" - "penses-tu ! je vais prévenir la direction par radio et ils enverront une ambulance et les gendarmes pour faire le constat. rentres chez toi et ne t'inquiètes pas... je vais faire chercher le corps." plein de pressentiments, j'ai rejoint ma case et, au passage, j'ai mis quelques camarades au courant du drame. je leur ai demandé de préparer leurs armes pour me défendre au cas où je serais attaqué, cette nuit. je leur ai précisé qu'il suffirait de tirer en l'air pour les faire fuir mes éventuels agresseurs. après avoir pris une douche, mon boy m'a demandé si je voulais manger, mais je n'avais pas faim. celui que j'avais tué était de sa famille et il était au courant de tout ce qui s'était passé, aussi me dit-il : - "patron, je te connais car je suis ton boy depuis 2 ans et je sais que tu n'as pas tué mon frère volontairement, mais ton patron a mal agi ! maintenant les dix hommes de la tribu, croient que tu as demandé au grand patron de les chasser; ils vont boire et sous l'empire de la boisson ils vont venir se venger ! alors donne-moi la permission d'aller dans ma famille, car je ne veux pas qu'ils m'obligent à agir contre toi..." je l'ai remercié de sa franchise et l'ai laissé partir, en pensant que je ne serais agressé que la nuit. peu après, alors que sans...


20. Daniel Chauvigné ⌘ Septième métier : militaire de carrière

...individu suspect muni d'une arme. on assiste alors à l'escalade de la violence et bien que gardant toujours l'appellation de maintien de l'ordre, il fallait faire face à une véritable guerre subversive. en plus de notre mission de réparation des matériels, de temps en temps, notre concours est demandé par l'etat major, pour renforcer des bouclages. ces opérations d'encerclement sont généralement déclenchées sur renseignements donnés par des musulmans restés pro-français. c'est suite à d'un des ces renseignements fournis par un caïd de la ville, qu'une katiba de fellaghas fut encerclée. de nombreux rebelles sont tués ou capturés mais quelques uns parvinrent à prendre la fuite. le caïd, craignant des représailles, a demandé la protection des militaires. c'est ainsi, qu'avec toute sa famille, il est venu loger à l'intérieur du bordj pendant 2 mois. le secteur étant devenu calme, il a été décidé que le caïd et sa smalah rejoignent leur domicile. dans la nuit, ils ont tous été égorgés et les fellaghas ont laissé sur la porte de leur gourbi un manuscrit sur lequel en arabe et en français on pouvait lire " mort au traitre ". de tels actes, souvent répétés, ont rendu muets les dénonciateurs éventuels. insidieusement, les rebelles imposaient leur loi, plus par la terreur que par la foi islamique ou patriotique. le djebel caillouteux met à rude épreuve la mécanique et notre compagnie est employée à plein temps pour que les corps de troupe conservent leur capacité opérationnelle. j'ai suivi une formation spécialisée sur la réparation des nouvelles jeep delahaye dont est dotée l'armée et le temps d'une inspection, j'ai été sollicité pour contrôler ce type de matériel au sein des corps de troupe de la région. ainsi, pendant un mois, avec le colonel cecoq, inspecteur du service du matériel, et un adjudant-chef spécialiste sur engins blindés, j'ai sillonné toutes les routes de l'algérois. a aïn taya, après a...