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16. Jacques Bourlaud 🩺 Prépa à Rochefort

...ois une troupe de théâtre égarée y venait jouer une opérette. il y avait chaque année un bal chic : le bal de l’escrime où quelques navalais reçus au dernier concours venaient nous réconforter et nous montrer leurs uniformes neufs. quant aux amateurs de slow, ils trouvaient chaque samedi et chaque dimanche, « chez fradin », un orchestre qui faisait le bonheur des vendeuses de prisunic et des bonniches du quartier. les plages envasées de fourras et de châtellaillon, distantes d’une vingtaine de kilomètres, n’étaient guère avenantes que l’été et comme, en ces temps lointains, aucun de nous n’était motorisé, nous hésitions à faire le trajet sur une bicyclette de louage.dans l’ensemble les « demoiselles de rochefort » ne paraissent pas nous avoir laissé des souvenirs exaltants et si la bonne société a su réserver quelques dignes épouses à de rares médecins de marine ou des troupes coloniales, beaucoup d’autres se sont contentés de succès faciles et sans lendemain auprès des habituées du dancing fradin . autrement, après un dîner vite expédié et la perspective d’une veillée studieuse, nous n’avions guère d’autre ressource que d’aller faire une belote au « café de la paix » . c’est ainsi qu’à rochefort, bon gré mal gré, nous ne pouvions pas trouver d’autre but que de préparer le concours. stimulés par des interrogations trimestrielles qui étaient des préfigurations de ce fameux concours, nous étions obligés de travailler sur un rythme que nous avons, la plupart d’entre nous, rarement soutenu dans la suite. nous connaissions les moindres détails de l’anatomie des membres et certains poussaient même le vice jusqu’à lire et retenir ce qui était écrit en petites lettres dans le « testut-latarjet ». aussi l’examen de première année ne représentait plus qu’une formalité que nous réussissions sans peine devant un jury qui s’était déplacé de bordeaux à cet effet. il y a...


17. Jacques Bourlaud 🩺 Santé navale à Bordeaux

...;tait emparé de moi, comme des autres. car les anciens avaient fait courir le bruit dans les milieux hospitaliers de bordeaux que les brimades qui nous attendaient seraient particulièrement féroces… comme nous rentrions à l’école sans avoir eu à passer l’oral du concours nous n’avions pas à « la ramener ». bien au contraire, nous devions être plongés dans un abîme de confusion puisque, disaient-ils, nous n’avions pas été reçus mais réquisitionnés ! a la porte, un officier-marinier s’empara de ma convocation et, en échange, me remit un petit bout de papier où était inscrit un numéro. désormais, et pour quelques années, je serai le matricule 906… puis il me fit signe de passer derrière lui. les anciens étaient là… me voilà incorporé dans une file de malheureux qui se dirigent vers une destination inconnue… _ les deux valises dans la même main ! hurle un jeune second-maître dont le visage m’est familier puisque, l’an passé, nous étions ensemble à rochefort. dieu merci ! je n’ai qu’une seule valise. ces bagages déposés dans les chambres que nous occuperons plus tard, nous repartons au pas de gymnastique vers le bâtiment administratif. là une vraie maistrance nous a repris en main pour nous faire exécuter certaines formalités d’inscription et nous conduire devant la porte du sous-directeur qui nous a reçu un à un. puis nous avons été à nouveau livrés aux anciens . il était près de onze heures du matin et ça ne s’est terminé qu’à neuf heures du soir. il nous a fallu d’abord passer à l’habillement et nous r...


18. Jacques Bourlaud 🩺 Médecine à Montpellier

...rave; manger du rutabaga, il valait mieux le faire à deux dans de vieilles assiettes ébréchées que d’en déguster, chacun pour soi, de part et d’autre de la ligne de démarcation. la situation générale n’était pas faite pour nous apporter de la sérénité. nous écoutions toutes les radios : radio-paris, radio-vichy, b.b.c., radio-brazzaville, les radios suisses, etc. et les informations ou les commentaires donnaient lieu entre nous à des joutes verbales passionnées. les choses se sont compliquées la troisième année, dès que les allemands eurent envahi la zone dite libre. d’abord, après le sabordage de la flotte, tous les militaires français avaient été renvoyés dans leurs foyers. nous, nous sommes restés sur place mais « en civil ». comme il n’était pas très facile de trouver des vêtements corrects nous avons, pour la plupart, tourné la difficulté en troquant les boutons dorés de nos uniformes contre des boutons noirs en matière plastique. c’était très discret… puis les allemands ont réquisitionné la cité universitaire. l’école est allée s’échouer à l’asile d’aliénés… font d’aurelle se présentait comme un vaste parc parsemé de bâtiments datant du début du siècle. l’école en a occupé quelques uns ; des allemands étaient casernés dans d’autres et les malades mentaux étaient hospitalisés dans ce qui restait. mariés ou non, les anciens que nous étions devenus étaient externés et se logeaient tant bien que mal dans des appartements du vieux montpellier. mais les fœtus ...


19. Jacques Bourlaud 🩺 Médecin en relève au Lager-Lazarett XVII B

... lieu où certain d’entre eux pouvaient attendre un rapatriement sanitaire . ces évacuations sur la france avaient fini par être organisées sur un rythme régulier au moyen de trains qui passaient tous les deux ou trois mois et emmenaient tout un contingent d’inaptes . nous présentions leurs dossiers aux médecins allemands qui prenaient la décision de leurs départs . ceux-ci, et bismarck en tête, ne jouaient qu’un rôle purement administratif et, d’une façon générale, contresignaient nos propositions n’exerçant leur droit de contrôle que très rarement . nous en profitions pour glisser parmi ces malades les prisonniers plus âgés que les autres ou encore des infirmiers car le principe de la relève n’avait pas été mis en application pour ceux-ci . nous nous efforcions aussi mais c’était plus difficile, d’évacuer ceux qui avaient des ennuis avec les autorités allemandes et risquaient des peines de forteresse . le rapatriement des simples soldats, et même des sous-officiers, français ou belges ne posaient, en principe, que des problèmes légers à résoudre . les choses étaient plus complexes avec les officiers de l’oflag xvii a qui venaient se faire soigner chez nous car leurs inaptitudes devaient être approuvées par le haut commandement allemand . quant aux anglais et aux américains ils devaient faire l’objet d’échange de prisonniers . aussi leurs dossiers étaient-ils épluchés d’une façon très minutieuse par des médecins militaires suisses délégués par la croix rouge internationale . si le travail ne manquait pas, les distractions étaient plutôt rares, mis à part les jeux de cartes...


20. Jacques Bourlaud 🩺 Le retour

...fiait la mise en route d’environ dix-mille hommes appartenant à onze nationalités différentes . encombré par ses blessés, le lager-lazarett ne pouvait pas suivre le mouvement . toutefois certains médecins furent désignés pour compléter le service de santé des colonnes en marche. c’est ainsi que je me suis retrouvé avec koziol, dubuc et le dentiste dagnas dans la colonne des prisonniers polonais . en trois semaines nous avons traversé à pieds, d’est en ouest, une grande partie de l’autriche pour arriver au début mai sur la frontière bavaroise à braunau am inn, ville dont un enfant s’est rendu tristement célèbre . nous avons marché en dehors des grands axes routiers sur des chemins à peine empierrés, traversant des régions accidentées très pittoresques, couchant à la belle étoile ou dans des granges, en général assez bien accueillis par les habitants . notre colonne offrait une composition et un aspect hétéroclite . il y avait d’abord les soldats polonais faits prisonniers en 1939 dans leur pays et d’autres en 1940 dans les unités polonaises incorporées à l’armée française . ensuite des jeunes qui avaient participé à l’insurrection de varsovie quelques mois plus tôt et enfin des vieux qui, en 39, étaient restés en hongrie où ils avaient été internés mais que les allemands avaient récupérés par la suite . ces derniers nous donnaient des soucis car ils étaient en mauvaise condition physique, aussi avons-nous dû en laisser certains dans des hôpitaux de petites villes . nous étions ravitaillés de temps en temps mais nous devions surtout compter sur les boites de...