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6. Jacques Bourlaud 🩺 Santé navale à Bordeaux

...er que d’eux, passaient des films récents comme dans les salles parisiennes. nous y avions acquis une certaine érudition en la matière… et bien souvent nous nous échappions de la faculté par la « porte des laboratoires », loin du regard de l’officier-marinier chargé de nous pointer et, par des itinéraires discrets, nous nous rendions dans un de ces cinémas. lorsque nous entrions, le spectacle était déjà commencé et en prenant place dans l’ombre nous passions inaperçus. pour sortir, la prudence nous commandait de quitter la salle avant que la lumière ne s’allume. car nous risquions des mauvaises rencontres. des camarades, un jour, se sont assis par le plus grand des hasards à côté du sous-directeur… celui-ci les a retrouvés un peu plus tard dans le tramway qui les ramenait à l’école. la tradition voulait alors que les anciens payent les places de tramway des plus jeunes. le sous-directeur n’y a pas manqué. mais en arrivant à l’école il a convoqué tout ce beau monde dans son bureau pour une explication des gravures qui s’est soldée par quelques jours d’arrêts. enfin il faut dire que nous vivions dans l’ambiance de la « drôle de guerre ». a l’avant les soldats, et nos anciens parmi eux, s’enlisaient dans l’attente et l’inaction. a l’arrière, et à bordeaux en particulier, c’était la belle vie et nous nous promenions le dimanche sur le cours de l’intendance avec cape, épée et gants blancs. sans avoir des âmes de héros, nous désirions tous partir comme médecins-auxiliaires, les marins sur les escorteurs de convois, les coloniaux dans les bataillons de tirailleurs sénégala...


7. Jacques Bourlaud 🩺 Togo

...le hangar de la « trypano » . il ne pouvait pas aller plus loin car la route s’arrêtait là . le chef de canton nous attendait . en prévision de notre passage il avait fait recouvrir de paille neuve le hangar, ce qu’il ne manqua pas de faire remarquer dans son discours de bienvenue . je répondais en le remerciant de son accueil et de la sollicitude qu’il témoignait à l’égard de sa population . je rappelais enfin le but de notre visite, évoquant les épidémies de variole et de fièvre-jaune qui avaient laissé un souvenir très vivace dans l’esprit des adultes . salifou le manœuvre traduisait en cotocoli avec une éloquence enflammée laissant un peu rêveur louis atayi qui, bien qu’originaire du sud-togo, connaissait assez bien cette langue . après cet échange de beaux effets oratoires le chef me fit le cadeau traditionnel de deux poulets et d’une calebasse remplie d’œufs que salifou s’empressa de mirer sans vergogne, repoussant ceux qu’il ne jugeait pas dignes de figurer sur ma table . je fis à mon tour le cadeau non moins traditionnel de quelques paquets de cigarettes qu’une des femmes du chef revendrait au détail sur le marché avec un bénéfice substantiel . le matériel technique fut alors déposé sous le hangar tandis que deux musiciens, frappant de leurs bâtons recourbés les petits tambours qu’ils maintenaient sous leur aisselle me conduisaient jusqu’au campement . là hodonou et nana (ma maison militaire et ma maison civile…) avaient déjà tout installé pour mon confort relatif . mais il n’était pas question de s’attarder . les villageois étaient rassemblés . nous n’avions que le temps de prendre un repas r...


8. Jacques Bourlaud 🩺 Kerguelen

...’ai converti mon ami andré beaugé, ancien prêtre-ouvrier qui était venu aux kerguelen espérant y trouver quelque apaisement à ses cas de conscience, en aide-soignant. et monsieur redonnet, l’adjoint au chef de district était ravi de pouvoir me prêter main forte au cours de petites interventions chirurgicales. ma qualification apportait une note sécurisante à l’administration des t.a.a.f. qui rappelait avec angoisse le souvenir de deux ou trois appendicites qui avaient donné du souci à des prédécesseurs peu habitués à manier un bistouri. or, par ironie du sort, je n’ai eu presque aucun acte chirurgical à pratiquer à l’exception de quelques fractures sans déplacement, de quelque plaies sans gravité et de deux circoncisions chez des bergers malgaches appartenant à l’ethnie antandroy et qui devaient traditionnellement subir cette opération aux environs de la vingtième année. a côté de cela, pendant plusieurs semaines, j’ai été tracassé par une épidémie d’allure grippale, dont j’ai d’ailleurs été une des premières victimes, qui se présentait comme une fièvre prolongée et très élevée rebelle à tous traitements. ne pouvant pas établir un diagnostic, je me suis mis en rapport par phonie avec un médecin de l’hôpital girard et robic de tananarive qui a pu me soutenir par quelques conseils et, ultérieurement, m’a aiguillé vers l’institut pasteur dès notre retour en france. des prises de sang ont été faites à une dizaine d’entre nous ; ce qui a permis au professeur giroud d’annoncer avec enthousiasme les cas les plus austraux de la fièvre q...


9. Jacques Bourlaud 🩺 Madagascar

...kerguelen vingt années se sont écoulées . ma vie prenait maintenant une autre dimension avec des responsabilités professionnelles plus étendues et des charges de famille plus lourdes . par ailleurs beaucoup de choses avaient subi une évolution qui modifiait inexorablement les conditions d’existence et d’activité outre-mer . l’empire colonial français, qui avait nourri mes rêves d’adolescent, s’était effrité pour donner naissance à de jeunes états indépendants après une période de gestation le plus souvent pénible et parfois douloureusement tragique . on avait laissé la littérature et la presse charger d’une signification perverse le terme de « colonial », aussi les gens « bien pensants » l’avaient-ils banni de leur vocabulaire et les troupes coloniales avaient repris leur appellation traditionnelle de troupes de marine . nous étions devenus des médecins des troupes de marine, encore et toujours fiers de nos ancres, mais progressivement absorbés par le service de santé de l’armée de terre en vertu de la fusion des corps de santé . fusion qui a ses avantages et ses inconvénients, ses partisans et ses opposants, et dont on peut discuter l’opportunité à perte de vue, ce que je me refuse à faire ici . je me suis donc retrouvé au début de l’année 1959 à tananarive en compagnie de toute ma famille . avec cinq enfants et la venue d’un sixième, nous étions logés un peu à l’étroit dans un pavillon construit à une époque où les médecins étaient probablement moins prolifiques . mais nous avions l’habitude de ces situations et savions parfaitement vivre dans un espace restreint sans...


10. Jacques Bourlaud 🩺 Cameroun

...ue » qui était gravement blessé. il a été soigné à l’hôpital de pendja (un établissement privé de la fondation « ad lucem »). on lui a fait une transfusion de sang et il a guéri. il nous a donné des renseignements et on a pu ainsi en tuer dix. (sic) les quelques européens présents se sont regardés entre eux, effarés par cette curieuse application des principes de la croix rouge. pourtant le préfet était un homme très droit que nous estimions tous. je l’ai retrouvé plus tard et nous avons toujours entretenu des relations très amicales. mais comme à partir de ce jour-là mon approvisionnement en sang est devenu plus aisé, aussi je me demande si ses arguments n’ont pas eu plus d’effet pratique que mes histoires mélodramatiques de la pauvre mère saignée à blanc par un placenta praevia … obsession également dans leur lutte contre la rébellion de la part des hautes autorités camerounaises qui en sont venues à remettre en honneur une pratique traditionnelle utilisée depuis des siècles en pays bamiléké et qui peut être interprétée comme un « jugement de dieu ». pour cela tous les habitants d’un village ou d’un quartier se voyaient obligés de défiler un à un devant les enquêteurs et de leur avouer tout ce qu’ils étaient en mesure de savoir au sujet des rebelles et de leurs complicités éventuelles. cette confession se faisait en présence d’un chien noir qui était enterré vivant après la cérémonie et devenait ainsi le témoin et le garant de leurs aveux devant les forces de l’au delà… ce procédé semble avoir été efficace mais c’était un acte de sorcellerie peu compatible avec les principes chrétiens . mis à part le cas de l’évêque déjà cité je ne sais pas comment cela a été accepté par le clergé camerounais. mais les missionnaires européens ont protesté avec véhémence et cela leur a valu quelques ennuis. voici enfin une anecdote tragi-comique mais qui n’a probablement rien Ã...