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11. Claude 🎓 Charlu

... noms et "b...b...bo...bon...j...jj...jour", nous le chargions comme un bourricot de nos cartables et bidons : plus il croulait sous la charge et plus il semblait heureux. charlu riait alors, retroussant ses babines, un sourire niais et béat. puis, courbé sous ses responsabilités, il nous emboîtait gaiement la pas. peu après, nous quittions la grande rue pour nous engager dans un chemin creux bordé de ronces qui nous menait, en fin de promenade, derrière le préau de l'école. oh, ce n'était pas vraiment un raccourci, mais une dernière ivresse de liberté avant la journée de leçons et de devoirs. les geais et les pies, les merles, les moineaux qui s'ébrouaient dans la poussière, compagnons de nos rires, s'envolaient à notre approche. car nous menions grand tapage et le chahut nous précédait. nous ne nous lassions jamais de taquiner charlu, de lui jouer des tours plus ou moins gentils mais sans être, pourtant, trop méchants. et lui, centre de l'hilarité générale, jouissait en gloussant de son importance. nous lui donnions des mots à répéter à l'envers (lui qui pouvait à peine épeler son propre nom !), des mots qui lui demandaient un effort surhumain et qui nous semblaient, pour l'occasion, les plus incongrus comme "papillon" et "rutabaga" ou même "balboa" dans lesquels les p et les b avec leurs irrésistibles combinaisons ne pouvaient que faire trébucher notre camarade et déclencher nos rires. nous lui racontions aussi d'horribles histoires : histoires des "chauffeurs" qui grillaient la plante des pieds de leurs victimes capturées le long des chemins en tous points ressemblant à celui-ci où nous marchions ... grillaient la plante des pieds pour soutirer le secret des caches d'or ... "non ! non !.." s'exclamait path&eacu...


12. Claude 🎓 Julot

...ients qui allaient à la grand-messe. après la grand-messe, les derniers clients partis, l'épicier-quincailler et sa femme se barricadèrent et descendirent à la cave faire leurs comptes hebdomadaires. ils étaient là absorbés à mesurer l'huile et peser la farine, lorsque soudainement le magasin fut ébranlé par une énorme secousse, un terrible choc qui se propagea en accordéon à travers tout le bâtiment et fit tomber les bocaux des comptoirs, les pelles, les sceaux et les râteaux au mur, les boites de conserves entassées sur leurs étagères, tout ce qui était empilé, tout ce qui était aligné en vitrine dans un fracas énorme, épouvantable ! la vitrine elle-même implosa sous un souffle gigantesque, une tempête assourdissante qui projeta papiers, chiffons, journaux et tous les bibelots de faïence, les tours eiffel argentée, les fleurs artificielles, et les écrasa à l'autre bout du magasin contre les portraits du maréchal et du pape montés dans toutes sortes de cadres qui se brisèrent et dégringolèrent sur le plancher ! le mari et la femme, projetés au sol, hurlaient de frayeur, hurlaient comme des bêtes terrifiées, éperdues et ne sachant plus se relever, grattaient le sol et la sciure de leurs ongles dans l'obscurité poussiéreuse et gluante de leur antre ... hurlaient : on venait de les faire sauter au plastic ! ils se cherchaient mutuellement, embrassaient les sacs de haricots, glissaient dans l'huile et, finalement, toujours hurlant et déments tout à fait, gagnèrent les escaliers ... non, personne n'attentait à leurs vies. tout le bourg fut violemment secoué et des maisons se lézardèrent sérieusement : une douzaine de chasseurs bo...


13. Claude 🎓 Les Américains

...ins arrivent ! et pour un peu, le curé serait descendu au pont pour voir… mais il avait écouté la b.b.c. et savait déjà. savait aussi qu’il n’y avait pas besoin de tant s’agiter car "ils" étaient encore loin. - merci, porteau ! merci, il ne faut pas trop remuer !…on ne sait jamais !… mais porteau était déjà sur le chemin de la victoire, en arrivant chez guérin, commanda un verre, " non ! une bouteille de ton meilleur !" a la b.b.c. les villageois préféraient les "dernières de nodier" : «ils arrivent !» l’écho avait transporté l’onde de joie de pas-de-porte à pas-de-porte, sauté les murettes, balayé le lavoir, couru à travers le champ de foire et atteint les deux bouts du village en un rien de temps…ils avaient été aperçus de l’autre côté de tours&hellip…ils approchaient de chatellerault…ils soufflaient devant poitiers…ils avaient lâché une, deux, trois divisions de parachutistes dans le bocage… pour un peu, on s’attendait à les voir déboucher en rangs serrés dans l’allée des écrevisses ! nodier jouissait donc d’une attention universelle. il distribuait l’espoir par bribes qu’il jugeait bon de sélectionner selon la ligne que le parti eut certainement prise et dont il devenait le garant isolé, héroïque, fidèle. pour rassurer son esprit un peu désemparé par l’évidence américaine dans toute sa gloire capitaliste et par les mots d’ordre que le parti lui avait vissés dans la cervelle lors de son apprentissage au réseau, il prenait tout son temps pour divulguer les secrets dont les p.t.t. le faisaient détenteur. il les prodiguait gravement au co...


14. Claude 🎓 Le reconstruction

...en transe le pauvre homme au comble du bonheur et de l'orgueil ! le mari de la bru fauchereau, aucune nouvelle ... il faut dire que la campagne d'allemagne ne commença pas avant le printemps et que, pendant ce temps-là, les prisonniers se trouvaient coupés derrière les lignes de défense allemandes. on espérait. on priait. janine pleurait doucement. l'hiver ... que dire de cet hiver ? on ne sentait pas le froid, ni les gels, ni les difficultés alimentaires qui subsistaient encore tant la joie, l'espoir et les certitudes se concrétisaient enfin. le général de gaulle affermissait sa prise de pouvoir, nous recevions régulièrement des lettres et des colis de nourriture de nos parents, j'apprenais l'anglais et fut sélectionné dans l'équipe du poitou ... enfin, la vie, chaque jour, devenait plus belle. oh si ! un accroc : l'offensive von rundstedt qui jeta un grand émoi aux alentours de noël. au centre d'information (qui avait pris tout simplement les locaux d'une ex-agence de vichy) on distribuait gratuitement des journaux anglais et j'en revenais, chaque jeudi soir, les bras chargés : le daily mail, yanks de l'armée américaine, new york tribune je crois. évidemment, certaines phrases, surtout les grands titres, me désarçonnaient un peu et même beaucoup. la jeune femme qui assurait nos jours et qui se fardait à l'excès ne pouvait tout traduire et nous renvoyait à notre livre de classe. un grand évènement survint, peu après, à coulignan : l'atterrissage forcé d'un avion américain dans un champ à proximité du village. nos américains ! enfin ! ils étaient trois qui ne comprirent sans doute pas la jubilation que leur infortune créait bien que l'enthousiasme de l'été précédent se fû...


15. Jacques ✎ Mélusine de Lusignan

...la meute . un vent léger agitait les feuilles des chênes et les mésanges, un instant interrompues, surmontèrent leur timidité et recommencèrent à décortiquer les bourgeons à la recherche d’insectes, indifférentes aux chasseurs . mais les aboiements devinrent de plus en plus distincts et les sonneries de cor se rapprochèrent . le comte de poitiers se retourna vers son neveu avec un petit geste de satisfaction . tous deux imaginaient les chiens, haletants, la langue pendante, acharnés sur les traces de la bête et, bien loin derrière eux, les cavaliers fatigués par une longue course . enfin les chevaux relevèrent la tête, vaguement inquiets . on vit alors les fougères s’agiter de façon anormale et, brusquement, un énorme sanglier apparut dans la clairière . il fit un pas, redressa sa hure et promena ses petits yeux vifs sur les alentours . les deux chasseurs, servis par le vent, étaient cachés à l’abri d’un buisson de bourdaine . rassuré par cette inspection, le sanglier s’avança donc vers la mare . mais déjà le comte arrivait au galop, l’épieu en avant . le solitaire l’aperçut et se retourna pour fuir . c’était trop tard car la pointe l’atteignit à l’épaule . rendu furieux, il fit un bond de &côté pour échapper et chargea dans les jambes du cheval. celui-ci se cabra puis s’affaissa sous le choc brutal d’un coup de défenses . le sanglier aussitôt se jeta sur le cavalier . cependant raymondin, se précipitant au secours, transperça la bête de son épieu avec une telle vigueur que la hampe en vibrait encore le temps d’arrêter son cheval et de le faire tourner. mais, revenant sur ses pas, son sourire de...