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6. Jacques Bourlaud 🩺 Médecin en relève au Lager-Lazarett XVII B

...les soldats, et même des sous-officiers, français ou belges ne posaient, en principe, que des problèmes légers à résoudre . les choses étaient plus complexes avec les officiers de l’oflag xvii a qui venaient se faire soigner chez nous car leurs inaptitudes devaient être approuvées par le haut commandement allemand . quant aux anglais et aux américains ils devaient faire l’objet d’échange de prisonniers . aussi leurs dossiers étaient-ils épluchés d’une façon très minutieuse par des médecins militaires suisses délégués par la croix rouge internationale . si le travail ne manquait pas, les distractions étaient plutôt rares, mis à part les jeux de cartes et la lecture . cependant il y eut quelques matchs de foot-ball épiques et une pièce de théâtre qui, montée par quelques camarades, eut beaucoup de succès . les promenades nous étaient accordées avec parcimonie : une sortie de deux heures deux fois par semaine si on en faisait la demande) et toujours en compagnie d’un « posten » (sentinelle) armé . c’était le strict minimum prescrit par la convention de genève . les autorités du stalag ne pouvaient pas, en principe, nous le refuser et cela nous a, en effet, été accordé jusqu’à la fin de notre captivité . je garde le souvenir d’une promenade entreprise avec mon camarade paul laboureur dans les premiers jours d’avril 45 en plein débâcle au milieu de militaires allemands agités et de réfugiés hongrois qui arrivaient en masse, entassés dans des charrettes attelées de très beaux chevaux . ces sorties officielles sous la conduite d’une sentinelle ne nous plaisaient qu’&agrav...


7. Jacques Bourlaud 🩺 Le retour

...ai trouvé koziol qui m’attendait pour me faire part de je ne sais plus quelle préoccupation . je lui ai donné mon avis et, avant de nous séparer, il a ajouté _ tu sais… la guerre est finie… _ ah !.. j’étais surpris de ne pas découvrir de réactions plus vives chez aucun de nous . et pourtant avec quelle impatience avions-nous attendu ce jour.. mais, outre le fait que, privés de nouvelles depuis au moins trois mois, nous ignorions totalement ce que nos familles avaient pu devenir, nous avions aussi le sentiment qu’un rideau était tombé sur une partie de notre passé, que les quelques semaines où nous avions vécu dans la nature, isolés du monde, ne possédant rien que du linge sale et quelques boites de sardines, nous confiant les uns aux autres avec des attentions réellement fraternelles, ne se reproduiraient plus . en fait, entre camarades ayant partagé ce temps de captivité, nous nous sommes écrits quand nous avons repris une vie à peu-près normale . mais peu à peu, soit par paresse, soit parce que nous n’avions plus rien à nous dire, nous avons fini par cesser toute correspondance . deux ou trois jours plus tard des dakotas déposaient au bourget leurs chargements d’ex-prisonniers français . j’ai retrouvé tout de suite ma femme et mon fils . j’ai fait connaissance avec ma fille . le mois de mai était radieux et faisait miroiter à nos yeux toutes sortes de promesses d’aven...


8. Jacques Bourlaud 🩺 Saint-Pierre et Miquelon

...e;couverte de halifax, ville triste et laide, sans aucun cachet, que la grisaille et la neige sale de février rendait encore plus sinistre . nous avons passé trois ou quatre jours à traîner nos semelles sans but précis devant les façades rébarbatives de maisons en briques . au restaurant, nous pouvions apprécier la cuisine anglaise et lorsque, le gendarme ou moi, commandions du vin (d’ailleurs fort cher), nous étions considérés comme des suppôts de satan… pourtant dans les toilettes de l’hôtel, des tire-bouchons et des décapsuleurs étaient mis à la disposition de la clientèle… pourquoi donc cette hâte à nous expédier sur halifax afin d’y attendre le bateau ? les fonctionnaires et militaires en transit dans un pays étranger ont droit à une indemnité journalière proportionnelle à leur grade et à leurs charges de famille . elle est versée en devises du pays par les soins des consulats . les consuls de new york et de montréal préféraient donc nous garder le moins longtemps possible dans leurs villes et nous « refiler » à leur infortuné collègue de halifax qui était bien obligé de nous accepter… pour être juste, il faut dire que les ressortissants français en mission officielle étaient nombreux à new york et à montréal alors que le consul d’halifax ne voyait guère passer plus d’une dizaine de personnes se rendant à saint pierre . cette indemnité était même agrémentée d’un petit supplément . en effet les militaires en service ont droit à un quart de vin rouge au repas de midi et un autre au repas du soir. (je crois que cette ration réglementaire a ét&e...


9. Jacques Bourlaud 🩺 Indochine

...o;obscurité. les changements de fuseaux horaires nous avaient imposé un rythme de vie incohérent, nous arrachant à quelques heures d’engourdissement pour nous jeter sans transition devant des tables de restaurants. si bien qu’en me présentant à la direction du service de santé des forces terrestres d’extrême-orient, à une heure très matinale, je ne savais plus exactement où j’en étais. _ « c’est le poste chirurgical de dong-hoï. », avais-je cru entendre. ainsi-donc on m’avait affecté à dong-hoï. dong-hoï ou ailleurs à première vue cela m’était égal . mais en descendant l’escalier, je me suis aperçu qu’à dong-hoï je serai seul alors que j’aurais préféré, au moins pour quelques mois, travailler en second sous la direction d’un camarade plus expérimenté. d’autant plus que mes connaissances en chirurgie de guerre étaient uniquement livresques, ne voulant pas m’appuyer sur une très petite pratique acquise en autriche en 1945. c’est pourquoi j’ai fait part de mes scrupules au chirurgien-consultant des f.t.e.o. et celui-ci, après m’avoir considéré un instant de son œil unique, finit par trouver une solution. il était inutile que je rejoigne dong-hoï avant deux ou trois semaines ; en attendant il m’envoyait à l’hôpital 415 où je m’installerai en permanence au bloc opératoire, participant au travail des équipes chirurgicales qui se relayaient sur le rythme des trois-huit . le lendemain j’étais donc sur place et je n’ai, pour ainsi dire, pas quitté le bloc opératoire jusqu’au jour où j’ai pris l’avion pour hué...


10. Jacques Bourlaud 🩺 Cameroun

...eacute;fiés. la plupart des européens que j’avais connus là-bas s’en étaient allés ou étaient sur le point de partir. a l’hôpital, le jeu des mutations avait amené beaucoup de têtes nouvelles pour qui je ne représentais plus rien. seul le petit personnel journalier était demeuré sur place. ils venaient tous s’agglutiner autour de moi, rappelant un passé récent. en voyant leurs faces souriantes, je pouvais avoir la faiblesse (ou l’illusion) de penser qu’ils n’avaient pas conservé un trop mauvais souvenir de mon séjour parmi eux. j’étais alors affecté à yaoundé comme chef de la mission médicale française et conseiller technique du ministre de la santé publique. un travail de bureau… il fallait bien s’y résigner à un certain âge, à un certain grade. ce n’était d’ailleurs pas sans intérêt. il aurait même pu être passionnant sans les lenteurs administratives et le goût africain de la palabre qui retardaient toutes les décisions que je ne pouvais plus diriger ni même canaliser comme lorsque j’étais à la tête d’un hôpital de brousse. j’ai assisté à beaucoup de réunions interminables qui n’étaient guère que des échanges de vues. lorsqu’il devait en ressortir une réalisation pratique, nous parvenions parfois à nous mettre d’accord et nous pouvions espérer que la séance allait prendre fin nous permettant maintenant de nous mettre au travail sur un terrain solide. presque toujours un fonctionnaire d’un rang très subalterne et qui s’était tu jusque là, se levait pour prendre la parole...