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16. Jacques Bourlaud 🩺 Indochine

...isfaction. a quoi son certificat a-t-il pu lui servir quand les viets se sont présentés le lendemain ? notre vieux cuisinier, que l’on avait surnommé ho-chi-minh, était catholique et avait préféré partir. avant que le bateau n’appareille il est descendu sur le quai pour venir m’embrasser… j’ai pensé au baiser de judas… et c’était moi judas… ce sont toujours les humbles qui font les frais des grands événements et cela laisse inévitablement une impression amère à ceux qui ont conscience de les avoir abandonnés. les accords prévoyaient que les bâtiments « en dur » devaient être laissés intacts mais vides. le baraques « adrian » n’entrant pas dans cette catégorie, nous les avons démontées pour en emporter les éléments. non seulement le matériel technique mais aussi tout le mobilier a pris la route du sud. le mât de pavillon a été scié et emmené ; son socle, où avait été moulé en relief l’insigne du corps de santé des troupes coloniales, a été recouvert d’une chape en ciment. enfin, le 1° août au lever du jour, nous sommes partis. au volant de ma jeep, je prenais la tête d’un convoi d’une dizaine de véhicules qui, grâce à l’acharnement et à la débrouillardise de conchon, jeune sous-officier du train des Équipages chargé de leur entretien, pouvaient sans trop de difficultés, si on ne pressait pas trop l’allure, nous mener au but qui nous avait été désigné. de toutes façons il n’était pas possible de faire de la vitesse sur une route qui avait subi depuis dix ans les tirs de mortiers et d’artillerie et sur laquelle les viets avaient disposé un nombre incalculable de mines. il fallait chercher son chemin en louvoyant entre les trous et, s’ils étaient trop rapprochés ou trop grands, descendre jusqu’au fond pour remonter de l’autre côté. tous les ponts étaient coupés . le génie avait bien rétabli le passage sur les grandes rivières mais, pour les autres, nous devions ...


17. Jacques Bourlaud 🩺 Kerguelen

...jacques bourlaud 🩺 kerguelen - voulez-vous aller aux kerguelen ? le médecin-chef du 1° r.i.c. brandissait la circulaire qu’il avait reçue les jours précédents et qui demandait un médecin volontaire pour les terres australes et antarctiques françaises . je n’étais pas très satisfait de mon affectation métropolitaine. en revenant d’indochine, j’avais espéré effectuer un stage dans les hôpitaux militaires ou civils de la région parisienne. mais, d’après ce qu’il m’a été dit, les régiments coloniaux manquaient de médecins et leurs besoins devaient être comblés en priorité. j’ai donc été affecté au 1° r.i.c. à versailles. habitant bourg-la-reine, ce n’était pas catastrophique. seulement, lorsque je me suis présenté au corps, ce fut pour apprendre que c’était justement le bataillon stationné à dreux qui m’attendait avec impatience… l’ambiance n’était pas désagréable ; le commandant du bataillon était sympathique et je pouvais bénéficier d’un service hospitalier en m’occupant des chambres réservées aux militaires à l’hôpital de dreux. mais pour aller de bourg-la-reine à dreux il fallait me lever très tôt et combiner tout un horaire de trains et de métros. une autre chose m’incitait à accepter cette proposition. mon fils michel venait de subir une série d’interventions chirurgicales qui devaient lui permettre de reprendre le cours d’une vie normale. cependant je ne pouvais pas envisager de l’emmener avec moi lorsque viendrait le tour de départ outre-mer. en conséquence, ma famille resterait en france et la...


18. Jacques Bourlaud 🩺 Madagascar

...jacques bourlaud 🩺 madagascar entre le moment où je m’éloignais de la maison pour aller à rochefort et celui où je suis revenu des kerguelen vingt années se sont écoulées . ma vie prenait maintenant une autre dimension avec des responsabilités professionnelles plus étendues et des charges de famille plus lourdes . par ailleurs beaucoup de choses avaient subi une évolution qui modifiait inexorablement les conditions d’existence et d’activité outre-mer . l’empire colonial français, qui avait nourri mes rêves d’adolescent, s’était effrité pour donner naissance à de jeunes états indépendants après une période de gestation le plus souvent pénible et parfois douloureusement tragique . on avait laissé la littérature et la presse charger d’une signification perverse le terme de « colonial », aussi les gens « bien pensants » l’avaient-ils banni de leur vocabulaire et les troupes coloniales avaient repris leur appellation traditionnelle de troupes de marine . nous étions devenus des médecins des troupes de marine, encore et toujours fiers de nos ancres, mais progressivement absorbés par le service de santé de l’armée de terre en vertu de la fusion des corps de santé . fusion qui a ses avantages et ses inconvénients, ses partisans et ses opposants, et dont on peut discuter l’opportunité à perte de vue, ce que je me refuse à faire ici . je me suis donc retrouvé au début de l’année 1959 à tananarive en compagnie de toute ma famille . avec cinq enfants et la venue d’un sixième, nous étions logés un peu à l’étroit dans un pavillon construit à une époque où les m&eacut...


19. Jacques Bourlaud 🩺 Dahomey

...jacques bourlaud 🩺 dahomey c’est sur ces images colorées que j’arrête l’évocation de mon séjour à madagascar puisque, quelque temps après, je suis revenu en afrique noire. parakou, où je résidais alors, est la ville la plus importante dans le nord du dahomey qui ne s’appelait pas encore république populaire du bénin . située à peu-près à la même latitude que sokodé au togo, dont la distance à vol d’oiseau est de deux-cents kilomètres à peine, j’essayais de me retremper dans l’atmosphère de mon premier séjour outre-mer. le paysage était le même : savane arborée parcourue par quelques galeries forestières avec, cependant, un terrain beaucoup plus accidenté au togo. les populations locales, islamisées des deux côtés de la frontière, avaient de nombreux points communs. mais l’ambiance était différente. seize ans s’étaient écoulés et la décolonisation avait fait son œuvre. je n’étais plus médecin-chef de l’hôpital mais seulement chef du service de chirurgie. il y avait à parakou un directeur de l’hôpital dahoméen, comme il y avait à cotonou un ministre de la santé entouré de tout un appareil administratif presque entièrement entre les mains des africains . c’était l’évolution logique des choses ; il fallait donc en prendre son parti et s’y habituer. le directeur était d’ailleurs plein de considération pour moi et m’accordait sans discuter tout ce dont j’avais besoin pour mon service ou pour mon logement. mais je n’ai jamais su exactement comment il gérait son hôpital, n’ayant plus aucun droit de regard sur le budget. de plus il était dur, et souvent injuste, envers le petit personnel qui venait, bien entendu, m’exposer ses doléances pour que j’intervienne en sa faveur. mais ces choses-là s’arrangent toujours en afrique si l’on a « la manière ». ce qui ne s’arrangeait pas c’était la situation politique du dahomey. les habitants de ce pays, surtout c...


20. Jacques Bourlaud 🩺 Cameroun

...îner au point de devenir en quelque sorte le complice d’actes de terrorisme, voire de brigandage . arrêté, condamné à mort, il a été gracié et exilé à rome où il est décédé ultérieurement en 1993 . autre histoire, mais d’un humour noir si l’on veut bien me pardonner cet horrible jeu de mots. il avait été décidé de constituer à n’kongsamba un comité de la croix rouge. une séance de travail destinée à organiser ce comité a donc été organisée à la préfecture réunissant toutes les notabilités de la ville tant de l’administration que du secteur privé. en ma qualité de directeur départemental de la santé, on m’a prié de pendre la parole. j’en ai profité pour exposer les difficultés que je rencontrais, comme chirurgien, à trouver du sang pour les réanimations et je formulais le soin que la croix rouge se penche sur ce problème et recrute des donneurs bénévoles. le préfet s’est alors levé pour appuyer ma demande. - ce que dit le colonel est très important . ainsi, le mois dernier au cours d’une opération contre les rebelles, nous avons pris un nommé « monde afrique » qui était gravement blessé. il a été soigné à l’hôpital de pendja (un établissement privé de la fondation « ad lucem »). on lui a fait une transfusion de sang et il a guéri. il nous a donné des renseignements et on a pu ainsi en tuer dix. (sic) les quelques européens présents se sont regardés entre eux, effarés par cette curieuse application des principes de la croix rouge. pourtant le préfet était un homme très droit que nous estimions tous. je l’ai retrouvé plus tard et nous avons toujours entretenu des relations très amicales. mais comme à partir de ce jour-là mon approvisionnement en sang est devenu plus aisé, aussi je me demande si ses arguments n’ont pas eu plus d’effet pratique que mes histoires mélodramatiques de la pauvre mère saignée à blanc par un placenta praevia … obsession également dans le...