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11. Jacques Bourlaud 🩺 Médecin en relève au Lager-Lazarett XVII B

...re sens de l’orientation se trouvait souvent en défaut… nous avions tendance à nous égarer dans des villages où des prisonniers de connaissance, travaillant dans des fermes, ne manquaient pas de nous faire visiter les caves de leurs patrons afin de nous initier aux charmes des vins de la vallée du danube… nous avons fait ainsi, un jour, d’un détour d’une quinzaine de kilomètres qui nous a permis de faire la rencontre d’un respectable chanoine . celui-ci a poussé la courtoisie jusqu’à nous offrir d’énormes cigares pour accompagner la dégustation de ses meilleurs vins . il paraît que notre retour à l’hôpital fut assez houleux… mais en septembre 44 cet ausweiss nous fut retiré . la situation extérieure évoluait rapidement . la france avait été libérée . les russes avaient atteint varsovie . ils étaient en roumanie et en hongrie . mais la guerre se poursuivait . nous recevions maintenant des blessés des deux fronts, y compris les anciens alliés de l’allemagne dont les pays avaient déposé les armes . grâce à l’efficacité du pharmacien militaire allemand un viennois d’une grande distinction et qui nous était favorable, nous n’avons pas trop manqué de médicaments essentiels mais cependant l’approvisionnement en matériels de pansement a été considérablement réduit, nous obligeant à remplacer le coton hydrophile par de la cellulose et à fabriquer des bandes plâtrées avec un support en papier crépon. le courrier se raréfiait ; ses distributions étaient devenues irrégulières . nous ne recevions plus de colis familiaux et les arrivées de vivres de la croix rouge se so...


12. Jacques Bourlaud 🩺 Le retour

...jacques bourlaud 🩺 le retour enfin en avril 45 l’ordre fut donné d’évacuer le stalag devant l’avance russe . ce qui signifiait la mise en route d’environ dix-mille hommes appartenant à onze nationalités différentes . encombré par ses blessés, le lager-lazarett ne pouvait pas suivre le mouvement . toutefois certains médecins furent désignés pour compléter le service de santé des colonnes en marche. c’est ainsi que je me suis retrouvé avec koziol, dubuc et le dentiste dagnas dans la colonne des prisonniers polonais . en trois semaines nous avons traversé à pieds, d’est en ouest, une grande partie de l’autriche pour arriver au début mai sur la frontière bavaroise à braunau am inn, ville dont un enfant s’est rendu tristement célèbre . nous avons marché en dehors des grands axes routiers sur des chemins à peine empierrés, traversant des régions accidentées très pittoresques, couchant à la belle étoile ou dans des granges, en général assez bien accueillis par les habitants . notre colonne offrait une composition et un aspect hétéroclite . il y avait d’abord les soldats polonais faits prisonniers en 1939 dans leur pays et d’autres en 1940 dans les unités polonaises incorporées à l’armée française . ensuite des jeunes qui avaient participé à l’insurrection de varsovie quelques mois plus tôt et enfin des vieux qui, en 39, étaient restés en hongrie où ils avaient été internés mais que les allemands avaient récupérés par la suite . ces derniers nous donnaient des soucis car ils étaient en mauvaise condition physique, aussi avons-nous dû en laisser cert...


13. Jacques Bourlaud 🩺 Togo

... de canton de fasao, s’étendait à l’ouest de la route blitta-sokodé . a mi-chemin entre ces deux villes, entre deux kapokiers que j’avais repérés depuis longtemps, s’ouvrait une route accessible aux voitures qui menait tout droit (mais pas plus loin) au village de fasao adossé à un massif montagneux allongé du nord au sud et dont l’autre versant se présentait, m’avait-on dit, par une falaise presque verticale surplombant la plaine de l’oti qui se confondait, au delà de l’horizon en gold coast avec la grande plaine de la volta . la carte indiquait une demi-douzaine d’agglomérations, assez éloignées les unes des autres, réparties sur une « brousse à karités » qui, par sa densité, prenait un peu partout un aspect de forêt . on m’avait affirmé que le gibier y était abondant et varié; aussi, désireux de tirer autre chose que des perdreaux, je me promettais bien d’aller faire un tour là-bas, attiré également par l’attrait de visiter un territoire isolé d’accès difficile et par où très peu d’européens étaient passés . il fallait une raison sérieuse pour entreprendre cette expédition qui devait m’éloigner quelques jours de mon hôpital . la vaccination antivariolique m’offrait justement l’occasion de concilier le devoir professionnel avec le goût de l’aventure . en effet, le vaccin ayant fait défaut pendant la guerre, des cas de variole s’étaient manifestés çà et là dans le cercle de sokodé. un réapprovisionnement normal avait heureusement coïncidé avec mon affectation à ce premier poste . j’avais laissé l’&e...


14. Jacques Bourlaud 🩺 Saint-Pierre et Miquelon

... vos quatre enfants… les caisses étaient déjà clouées ; elles sont parties avec tout notre équipement tropical et il nous a fallu, dans la dernière cantine, entasser les tricots, pantalons de ski et anoraks que nous avons dû acheter au dernier moment . nous avons traversé l’atlantique à bord du « de grasse » dans d’excellentes conditions ; la « french line » étant alors réputée pour son confort et sa table . a new york nous avons connu un certain succès . d’abord en déambulant dans la cinquième avenue à la recherche du consulat de france accompagné d’un gendarme affecté, lui aussi, à saint pierre et miquelon . etant tous deux en uniforme les portiers d’hôtels se mettaient au garde à vous à notre passage et quelques français s’arrêtaient un instant pour bavarder avec nous . mais de plus, ma femme et moi, nous étions très remarqués dans la rue avec nos quatre enfants étagés de sept à deux ans et habillés à la mode française . en effet on voyait très peu d’enfants dans le centre de new york, les quartiers résidentiels étant périphériques . les nôtres représentaient donc une attraction et, s’ils s’échappaient de notre vigilance au restaurant, nous les retrouvions au bar tenant une véritable conférence de presse devant des admirateurs qui leur offraient des jus de fruit . au bout de quarante-huit heures il nous a fallu prendre le train et nous sommes arrivés un beau matin à montréal sous la neige . la ville nous a plu . nous avions trouvé un logement pratique . il y avait de beaux magasins et on parlait français . comme nous avions appris que le bateau devant n...


15. Jacques Bourlaud 🩺 Cameroun

...l était préférable de rester en vie. mais la conscience professionnelle veut que toute œuvre entreprise soit achevée. d’où le second coup de machette. - pourquoi avez-vous continué de frapper alors qu’il vous avait dit d’arrêter ? demanda le président. - qu’est-ce que vous auriez fait à ma place ?.. lui fut-il répondu sur un ton indigné de sincérité outragée. l’affaire s’est conclue par vingt ans de prison et l’affectation du condamné à l’hôpital où il me fut très utile pour entretenir le jardin. en dépit des rebelles dont les exactions devenaient de moins en moins fréquentes au fur et à mesure que le temps s’écoulait, la vie à n’kongsamba état demeurée fort agréable. mes activités professionnelles étaient varié;es mais j’étais suffisamment bien secondé pour me permettre quelques moments de détente. la famille appréciait beaucoup les dimanches en plantation autour d’un méchoui ou les week-ends à dschang près de la piscine du centre climatique. si bien que je suis resté quatre ans à ce poste. deux de nos enfants y ont achevé leurs études secondaires et l’un d’eux, guy notre second fils, a passé dans la foulée le concours d’entrée à l’ecole de santé navale. le relais était donc assuré. je suis revenu un peu plus tard à trois reprises à n’kongsamba. j’y ai retrouvé, bien sûr, avec le même émerveillement l’environnement grandiose des massifs montagneux. mais les visages familiers s’étaient raréfiés. la plupart des européens que j’avai...