Recherche



Résultat de la recherche

Vous recherchiez le terme suivant :lumière


Page 1 - 5 sur un total de 12 page(s) , résultats de la recherche classés par pertinence


1. Jacques Bourlaud 🩺 Sur le chemin des écoliers

...estidigitation, la dent se retrouvait dans le creux de sa main.... il me donnait alors une petite boite rouge en carton avec un couvercle blanc où on lisait en lettres d'or son nom et son adresse. le soir, la boite était placée sous l'oreiller et, dans la nuit, la sainte vierge y déposait cinquante centimes. la sainte vierge n'a jamais failli à cette tâche !en poursuivant mon chemin, j'arrivais à la hauteur de l'entrepôt de monsieur bourdilleau, le marchand de vin. monsieur bourdilleau avait trois enfants : une fille qui avait été en classe avec une de mes sœurs et qui aidait ses parents dans leur comptabilité, un fils qui avait été au lycée avec mon cousin pierre rat mais s'était arrêté en 3e pour prendre les rênes du chariot avec quoi il allait distribuer les barriques de vin dans tout le quartier et un second fils qui avait au moins trois ans de plus que moi. si j'étais souvent « dans la lune», lui, il planait beaucoup plus haut. son frère n'était pas une lumière mais lui, il était nettement simple d'esprit. grand et dégingandé, il avançait en balançant les bras, un sourire béat et figé sur les lèvres. comme je ne me moquais pas trop de lui, il m'avait pris en amitié et m'accompagnait volontiers pour aller au lycée où il a traîné de classe en classe jusqu'au jour où, ayant dépassé l'âge de la scolarité obligatoire, on a conseillé à ses parents de l'installer à côté de son frère sur le chariot de livraison.dans les mêmes parages, je devais saluer madame rambaud. pourquoi ? parce que, assez souvent, en compagnie de mes sœurs et de lucienne rat notre cousine, nous nous trouvions sur le chemin de cette dame ; lucienne qui la connaissait bien ne manquait jamais de lui dire bonjour et j'en ai fait autant. madame rambaud était par ailleurs la grand-mère de mon camarade jacques beauchant. celui ci avait bien un an de plus que moi et était dans la classe au dessus, la 7e. grand et fort pour son âge, il avait tendance ...


2. Daniel Chauvigné ⌘ Aux origines de la famille

...t fin en 1937, date où maman nous a emmenés en france pour y effectuer nos études. papa nous a conduits par la longue piste cahoteuse jusqu'à douala, le grand port du cameroun, d'où nous devons prendre le bateau. a l'arrière de la camionnette ford, mon père a aménagé trois sièges de bois et de toile fixés à la carrosserie, pour que claude, le boy et moi puissions nous asseoir. nous voisinons avec les cantines, la caisse popote, une table et des chaises de camping, ainsi que des lits picots et leur moustiquaire. le voyage durait quatre jours et nous avons dormi, la nuit, dans des cases de passage qui sont aménagées pour les voyageurs européens dans chaque grand village en bordure de la route. il était possible d'acheter sur place des poulets, des légumes et des fruits tropicaux pour un prix modique. le soir l'éclairage est réalisé par une lampe colmann, dont la vapeur d'essence sous pression enflammée à l'intérieur d'un manchon d'amiante, diffuse une puissante lumière blanche qui attire les moustiques et les papillons de nuit. les petits margouillats, petits lézards translucides aux doigts munis de ventouses courent le long des murs et sur le plafond à la recherche des moustiques qu'ils gobent prestement. pendant que le boy préparait le repas, nous écoutons la radio sur le poste à lampes branché sur la batterie de la voiture. les enfants du village se tiennent à une distance respectueuse et écoutent étonnés la voix et la musique qui sortent de cette étrange boite. parfois ils questionnaient leurs parents pour leur demander comment fonctionnait cette chose et ceux-ci leur répondaient, pleins de suffisance: - "ça s'est manière de blanc !" cette sage réponse est donnée à tout ce que les blancs ont apporté dans ce pays et dont le fonctionnement est encore inconnu des adultes. a douala, la chaleur très humide est pénible à supporter par nos organismes habitués aux plateaux oubanguiens. aussi, les dernières emplettes effect...


3. Daniel Chauvigné ⌘ Septième métier : militaire de carrière

..., nous subissons la nostalgie du désert et de la mer avec un sentiment de bien-être qui compense le pénible trajet effectué dans la poussière, sous un soleil de plomb. au petit jour, sous le soleil rasant déjà chaud, la barrière corallienne est féerique et les poissons, non pourchassés, se laissent approcher et viennent même à notre rencontre, curieux de découvrir les nouveaux habitants marins que nous sommes pour eux. aussi, sans pour autant faire de carnage, notre pêche est fructueuse et notre récolte de coquillages abondante en espèces variées. par contre nous ne nous écartons pas de la barrière de corail pour éviter d'être attaqués par des requins ou des barracudas. la nuit, munis de lampes torches étanches, nous pêchons des langoustes et des oursins crayons aux gros piquants arrondis qui ne sortent des trous de rocher qu'au crépuscule. dès la nuit tombée, à marée basse, nous pêchons aussi des orphies et des aiguillettes, en les attirants avec la lumière d'un lamparo posé sur un petit radeau que nous tirons en marchant dans l'eau. ces poissons fascinés par la lueur sortent de l'eau par grappes que nous happons dans des épuisettes, les prises sont alors mises dans des seaux posés sur le radeau. le lendemain matin, nous vidons les mérous et les truites de mer que nous entreposons avec les langoustes, les aiguillettes et les orphies dans des glacières pour les emmener à taïf où le cuisinier en fait d'excellents repas appréciés par tous les camarades qui mangent avec nous au mess des officiers. pour éviter une rapide décomposition des coraux et des coquillages par la chaleur, le retour se fait la nuit et lorsque, vers une heure du matin nous rejoignons taïf nous sommes fourbus mais heureux. toutes les après midi de la semaine je nettoie mes coquillages, éloigné des villas pour ne pas exposer leurs habitants à la puanteur que cela dégage. une fois vidés, certains sont nettoyés à l'eau de javel et les coquillag...


4. Jacques ✎ Le Manchot Papou

... avait vu les rivages de l’île s’éloigner et les sommets neigeux s’effacer sur l’horizon. il y avait eu alors des jours atroces où il lui avait été impossible de maintenir son équilibre et où il avait été bousculé d’un bord à l’autre de son enclos. s’il se relevait, tout étourdi, c’était pour être à nouveau projeté par une force invisible violemment contre les parois qui l’environnaient. et, revoyant en pensée ses compagnons installés paisiblement sur leurs rochers pour commenter en termes réservés le déchaînement de la mer et du vent, il imaginait dans sa tête endolorie que la grande houle australe s’acharnait maintenant contre lui qui avait voulu en savoir trop long sur la vie… puis, à nouveau, le sol était devenu moins mouvant. mais, à partir de ce moment-là, le soleil, cet ami bienfaisant de jadis, s’était transformé en un monstre implacable qui lui desséchait la gorge et l’éclaboussait de sa lumière crue. on avait mis de l’eau à sa disposition ; mais c’était une eau sale et sans vie. et puis il y en avait si peu qu’il pouvait à peine s’y tremper. on lui donnait à manger des mélanges répugnants ou des poissons morts qui lui étaient inconnus, aussi ne voulait-il pas y toucher et c’étaient les rats qui venaient s’en nourrir. il restait maintenant de longues heures allongé sur le ventre, accablé de chaleur, affaibli par le jeûne et, les yeux mi-clos, il ne pensait plus à rien… ni à son île natale, ni au grand destin des manchots. les hommes venaient le voir et se tenaient un moment devant lui, silencieux et tristes. l’un d’eux lui apporta enfin un bloc de glace. il eut quand-même la force de s’en approcher et de s’étendre dessus. la fraîcheur le ravigota un peu. son esprit se teinta de quelques lueurs plus douces. il pensa que tout n’était pas perdu et que ces êtres humains, malgré ...


5. Jacques ✎ Boivre : L'abbaye du Pin

...e la voyageuse de lavausseau et des paysans, une femme enveloppée de la tête aux pieds dans une grande mante sombre, fut extraite du coche, déposée sur la civière et introduite dans l'abbaye. une sœur saisit un petit paquet d’étoffe d’où sortaient des cris. une autre s’empara d’un grand sac de voyage et referma la porte derrière elle. le cocher fit faire demi-tour à son attelage qui remonta la pente pour repasser sous le portail. la flamme des cierges éclairait un visage presque aussi blanc que les draps qui l’environnaient c’était un visage jeune mais qui luttait jusqu’à l’épuisement. les yeux étaient encavés et entourés d’un voile violacé, le nez était pincé avec une arête saillante et des ailes aplaties ; les lèvres se projetaient en avant à la recherche de l’air. la respiration bruyante et saccadée, s’arrêtait un instant pour repartir ensuite sur un rythme aussi désordonné. assise à la tête du lit, profitant de la lumière, l’abbesse regardait avec insistance cette femme étrangère que la providence lui avait amenée quelques heures plus tôt. cette jeune femme, harassée par un long voyage, avait mis au monde une petite fille dans un coche, quelque part entre lavausseau et le pin et le cocher l’avait déposée ici, mourante. tout de suite, l’abbesse avait fait quérir un médecin. elle n’avait pas appelé celui de vouillé car, étant vieux, il n’aimait pas se déplacer. elle avait préféré faire venir celui de lusignan - ce n’était pas beaucoup plus loin - et ce médecin là était actif, toujours prêt à courir à travers la campagne. il était donc arrivé au galop à la tombée de la nuit. très vite, il avait jugé la situation au dessus des ressources de son art. néanmoins, il avait offert de rester au chevet de la jeune mère jusqu’au matin. il se tenait donc également assis à côté de l’abbesse dans l’infirmerie de l’abbaye, seul homme au milieu d...