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11. Claude 🎓 Janine Métanet

...claude 🎓 janine métanet il n'y avait que le ruisseau entre janine et nous, et même la différence d'âge ne pouvait l'empêcher de sauter le valais pour venir nous rejoindre après l'école ou en fin de semaine. gabriel, mon jeune frère, l'appelait : "eh, la janine ! tu viens ?" et nous allions ensemble traire la chèvre, préparer la pâtée aux canards avec des orties et du son et relever les œufs. ou bien, en automne, nous fagotions du bois dans la petite forêt en menant grand bruit pour effrayer les vipères. les lendemains de pluie, nous allions ramasser des champignons roses dans le pré; de grands paniers de champignons roses que grand-mère et la fermière mettaient en bouteilles ou enfilaient sur des fils à sécher dans le grenier, côte à côte avec les sacs de tilleul et les oignons. en hiver, ce n'est pas gai chez nous. il ne fait pas très froid mais le temps grisouille et l'humidité vous entre dans la peau jusqu'aux os. alors nous rentrions à la maison et lisions. janine adorait les images. toutes sortes d'images : (soldats de l'empire, palmiers sous les tropiques, l'exposition de 1900) que les grands-parents avaient collées dans de gros albums à charnière argentées. le printemps nous retrouvait au grand air et nous courions souvent jusqu'à la fontaine sourrée pour y cueillir du cresson frais. ah, j'allais oublier la pêche aux gardons. janine n'avait pas son pareil pour la pêche aux gardons ! nous partions, et parfois dédé se joignait à nous, avec nos gaules et nos épuisettes, un sceau pour les poissons, un autre pour les vers et des tartines pour calmer nos appétits. une tartine sur l'herbe, c'est autre chose que sur la table de la cuisine ! et nous avions le soleil pour complice. donc, janine avait la main pou...


12. Claude 🎓 La grande alliance

...e; il avait terré, non pas les banderoles que nous convoitions mais des nappes qui, autrefois, servaient à décorer la table de communion. hélas ! ces nappes avaient moisi et leur coloris ne convenait pas du tout. car nous ne voulions pas d'un drapeau fatigué, d'un drapeau de pacotille. nous voulions du bleu de france, un bleu de renouveau ! alors, que faire ? nous revenions à la maison, songeurs, lorsqu'il nous vint une idée. du moins, c'est madame métanet que nous avions rencontré sur notre chemin qui nous la donna : de la teinture ! bien sûr ! grand-mère sacrifia un drap et, un peu en douce, à l'insu de tante, on fit bouillir une bassine d'eau ... bientôt des taches bleu roi maculaient la cuisinière et des flocons d'écume aux reflets iridescents se plaquèrent contre la hotte. on tritura d'abord le drap avec un bâton, puis avec les mains, si bien qu'en peu de temps gabriel et moi ressemblions à ces touaregs dans les oasis de nos aventures littéraires ... malgré nos précautions (!), on fit des taches sur le mur et le linoléum. sur le linoléum, pas grave : suffisait de passer la serpillière; sur le mur, guère plus conséquent : le bleu roi se confondait assez heureusement avec le feuillage pompadour où gazouillaient des oiseaux charmeurs. grâce à dieu ! ni la tante ni l'oncle ne se trouvaient dans les parages et notre bonne grand-mère nous adorait. une fois teint, on transporta ce diable de drap dans un seau et on le suspendit dans le jardin pour le faire sécher. il faisait très chaud en ce mois d'août, rappelez-vous ! aussi notre bleu fut-il bientôt prêt, sinon d'une couleur également répartie car il avait dégouliné par endroits et formé des franges le long des plis marqués par tant d'ann&...


13. Claude 🎓 Les Américains

...re, il reviendra. j’en suis sûr. le bon dieu y veillera. le curé, peu rassuré lui-même, se devait bien de rassurer ses ouailles, il affichait une belle contenance d’espoir et de sérénité. mais au fond de lui-même, il se demandait…il se posait un tas de questions que le bon dieu ne pouvait satisfaire. c’était dur d’être curé alors ! le deuxième jour, après le minage des ponts ou l’explosion d’un train de munitions, se termina fort paisiblement dans l’attente allègre et enjouée de tout le village. on veilla très tard sur le pas des portes, dans les courettes. il faisait bon, doux, on mangeait des poires en devisant tranquillement. et puis, chacun alla se coucher. nous, les gosses, réveillés de très bonne heure, espérions être les premiers à saluer les américains, dédé, gabriel et moi étions allés nous poster au four à chaux…mais rien ! seulement des bombardiers, toujours aussi hauts qui volaient en formation compacte vers l’est. même plus de chasseurs, même pas le moindre avion d’observation et, du côté de poitiers, le silence ! on attendit toute la journée tandis que les stratèges du café de la libération s’éparpillaient, ceux-là chassant le loup-garou, ceux-ci accomplissant les travaux des champs et de la ferme qui, américains ou non, ne pouvaient attendre. nous, nous savions que les américains allaient nous donner du chewing-gum et peut-être des oranges, parce que la dernière affiche de propagande de vichy nous mettait sur les gardes : "les américains et les anglais distribuaient des oranges empoisonnées ! les juifs aussi !" mensonges tout cela, nous en étions absolument certains. quant aux j...