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6. Jacques Bourlaud 🩺 La coloniale : en attente d'affectation

...jacques bourlaud 🩺 la coloniale : en attente d'affectation vous avez choisi la coloniale ? eh bien ! vous y êtes. le médecin-commandant devant lequel je me présentais avait l’air désabusé. il y avait de quoi. comme tous les officiers affectés au c.t.t.c.i. d’agen, il n’avait plus d’espoir que dans le tour de départ outre-mer. partir n’importe où mais s’éloigner de cette caserne. le c.t.t.i.c. ou centre de transit des troupes indigènes coloniales était tout ce que l’on voulait sauf une formation militaire digne de ce nom. il regroupait des malgaches et des indochinois qui, après plus de cinq ans de séjour en europe et un internement imposé par les allemands dans des camps situés dans le midi de la france, attendaient un bateau pour être ramenés chez eux et démobilisés. comme il ne restait que peu de bateaux en cette fin d’année 45, qu’ils étaient à bout de souffle et que leurs rotations duraient au moins deux mois, l’attente se prolongeait et les hommes étaient à peu-près désœuvrés . inaction qui était renforcée par des grèves paralysant les plus élémentaires corvées de quartiers, car les indochinois étaient fortement « travaillés » par la propagande viet-minh . les malgaches se montraient plus calmes et plus résignés. le premier jour, j’ai été frappé par la présence, derrière les bâtiments, de poulaillers de fortune élaborés au moyen de planches de caisses et de vieilles tôles dans un décor de bidonville. des indochinois s’affairaient tout autour, plumant des canards et des oies, ébouillantant les volailles abattues. les restrictions alimentaires ...


7. Jacques Bourlaud 🩺 Togo

...;tait aventuré… mais je commençais à connaître suffisamment mon colonel pour savoir qu’il était préférable de lui soumettre les objections lorsque nous voulions obtenir son approbation pour un projet nous tenant à cœur . il était alors saisi par le démon de la contradiction, écartait tous les obstacles d’un geste large et proclamait : - alors ?.. qu’est-ce que vous attendez pour l’entreprendre ? c’est pourquoi j’enchaînais sur un ton neutre : - d’ailleurs l’administrateur n’aimerait pas beaucoup que j’y aille… c’était en partie vrai . pour des raisons d’ordre familial, le commandant de cercle n’appréciait pas que je m’éloigne trop longtemps de sokodé . seulement, ma phase était perfide car j’avais évoqué le spectre de l’administration coloniale… aussi la réponse fut-elle immédiate : - qu’est-ce que ça peut lui foutre ?.. ce que je traduisis d’une façon très hâtive et non sans idée préconçue par : - allez-y donc si cela vous fait plaisir… la conscience tranquille, je pouvais donc me préparer au départ et établir mon programme . d’abord vacciner le village de fasao, dont la population recensée était évaluée au moins à la moitié de celle de la totalité du canton . puis franchir la montagne par une étape de vingt kilomètres à pied afin d’atteindre le village situé en bas de la falaise. le jour suivant marche dans la plaine jusqu’à djerekpana, agglomération assez importante toute proche de la gold coast . ensuite nous nous dirigerons sur m’boko, également au pied de la falaise . enfin retour par fasao...


8. Jacques Bourlaud 🩺 Saint-Pierre et Miquelon

...jacques bourlaud 🩺 saint-pierre et miquelon le journal officiel, comme il le faisait alors le premier jour de chaque mois, avait publié le 1° décembre 1949 le tableau du tour de départ outre-mer . mon nom s’y trouvait inscrit . a cette époque j’étais en service au 3° r.i.c. dans la région parisienne . je me suis donc précipité rue oudinot, au ministère de la france d’outre-mer, là où était installée la direction du service de santé des troupes coloniales . j’avais l’intention de voir un certain médecin-commandant et d’essayer d’obtenir de lui quelques lumières sur les divers postes susceptibles de m’être attribués . peut-être s’en trouverait-il de vacants en a.e.f. et cela m’intéressait . en effet j’aurais souhaité me rapprocher de ma sœur aînée qui avait perdu son mari trois ans plus tôt et vivait à bangui avec ses quatre fils . malheureusement le médecin-commandant était absent… son secrétaire, près de qui je quêtais le renseignement à tout hasard, me confia que je n’avais pas à me tracasser car il y avait toujours, chaque mois, des postes disponibles pour l’a.e.f. . forts de cette affirmation, ma femme et moi, nous nous sommes précipités sur nos bagages, entassant dans les cantines et les caisses shorts, robes légères, moustiquaires, filtres « esser », lampes à pression, guidés par l’expérience du premier séjour au togo . le 27, date à laquelle devait être connue la désignation, je suis revenu rue oudinot . le médecin-commandant était là et me reçut d’un air jovial . - tiens !.. c’est bourlaud !.. quel heureux hasard...


9. Jacques Bourlaud 🩺 Indochine

...le bateau n’appareille il est descendu sur le quai pour venir m’embrasser… j’ai pensé au baiser de judas… et c’était moi judas… ce sont toujours les humbles qui font les frais des grands événements et cela laisse inévitablement une impression amère à ceux qui ont conscience de les avoir abandonnés. les accords prévoyaient que les bâtiments « en dur » devaient être laissés intacts mais vides. le baraques « adrian » n’entrant pas dans cette catégorie, nous les avons démontées pour en emporter les éléments. non seulement le matériel technique mais aussi tout le mobilier a pris la route du sud. le mât de pavillon a été scié et emmené ; son socle, où avait été moulé en relief l’insigne du corps de santé des troupes coloniales, a été recouvert d’une chape en ciment. enfin, le 1° août au lever du jour, nous sommes partis. au volant de ma jeep, je prenais la tête d’un convoi d’une dizaine de véhicules qui, grâce à l’acharnement et à la débrouillardise de conchon, jeune sous-officier du train des équipages chargé de leur entretien, pouvaient sans trop de difficultés, si on ne pressait pas trop l’allure, nous mener au but qui nous avait été désigné. de toutes façons il n’était pas possible de faire de la vitesse sur une route qui avait subi depuis dix ans les tirs de mortiers et d’artillerie et sur laquelle les viets avaient disposé un nombre incalculable de mines. il fallait chercher son chemin en louvoyant entre les trous et, s’ils étaient trop rapprochés ou trop grands, descendre jusqu’au fond pour remon...


10. Jacques Bourlaud 🩺 Madagascar

...hefort et celui où je suis revenu des kerguelen vingt années se sont écoulées . ma vie prenait maintenant une autre dimension avec des responsabilités professionnelles plus étendues et des charges de famille plus lourdes . par ailleurs beaucoup de choses avaient subi une évolution qui modifiait inexorablement les conditions d’existence et d’activité outre-mer . l’empire colonial français, qui avait nourri mes rêves d’adolescent, s’était effrité pour donner naissance à de jeunes états indépendants après une période de gestation le plus souvent pénible et parfois douloureusement tragique . on avait laissé la littérature et la presse charger d’une signification perverse le terme de « colonial », aussi les gens « bien pensants » l’avaient-ils banni de leur vocabulaire et les troupes coloniales avaient repris leur appellation traditionnelle de troupes de marine . nous étions devenus des médecins des troupes de marine, encore et toujours fiers de nos ancres, mais progressivement absorbés par le service de santé de l’armée de terre en vertu de la fusion des corps de santé . fusion qui a ses avantages et ses inconvénients, ses partisans et ses opposants, et dont on peut discuter l’opportunité à perte de vue, ce que je me refuse à faire ici . je me suis donc retrouvé au début de l’année 1959 à tananarive en compagnie de toute ma famille . avec cinq enfants et la venue d’un sixième, nous étions logés un peu à l’étroit dans un pavillon construit à une époque où les médecins étaient probablement moins prolifiques . mais nous avions l’habitude de ces situations et savions par...