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16. Claude 🎓 La résistance du Père Fauchereau

... son sang froid et se tenait sur la réserve. monsieur le curé récitait des prières pour la victoire de nos vaillantes armées et aussi pour un peu de pluie. mais de tous, c'était le vieux vigneron qui manifestait le plus de confiance, assuré entre autres par la présence de son fils qui, terré dans la ligne maginot, aurait bien "clouer le bec aux boches" à coups de 75 ou de 150. "on les aura !". jamais gouvernement n'eut plus ardent supporter bien que ce ne fusse pas "son" gouvernement, lui qui en était resté au tigre. assis devant sa maisonnette et son drapeau déployé face à la nationale 11, le père fauchereau applaudissait les troupes qui montaient vers le nord, vers le front. les artilleurs et leurs pièces traînées par des chevaux déjà faméliques, les fantassins aux bandes molletières préhistoriques, les popotes de campagne brinquebalantes et les camions réquisitionnés tous surchargés de matériel hétéroclite, le père fauchereau en était fier ! l'armée française montait au combat ! un jour, un gros contingent de troupes noires traversa le village. "des sénégalais ! des sénégalais !" et le vieux marsouin se précipita pour leur serrer la main affectueusement, leur taper sur l'épaule et les encourager. les noirs ne comprenaient évidemment pas l'exubérance du père fauchereau et continuait sans grande joie apparente leur marche traînante, les godillots suspendus autour de leur cou. "la coloniale ! la coloniale ! on est sauvé que j'vous dis ! qu'est-ce qu'ils vont prendre les boches ! a l'assaut ! couteau aux dents ! a l'assaut ! hourra !" il en pleurait le vieux. il en perdait la tête. il dansait ou du moins esquissait quelque sarabande gardant ainsi le ra...


17. Claude 🎓 Monsieur Maurice

...e des fouilles effectuées un peu partout des rives océanes aux plateaux limousins. la ville elle-même offre aux curieux des églises romanes remarquables; le baptistère saint jean qui est sans doute (selon le guide bleu) l'édifice chrétien le plus vieux en france, un hypogée martyrium pour lequel une de nos tantes avait une prédilection si marquée qu'elle nous y menait à l'ouverture des classes en octobre comme pour nous replonger aux sources (nos résultats scolaires n'en étaient malheureusement guère affectés ...), des mausolées à moitié écroulés, ainsi que des monuments tels que ces menhirs et cette "pierre levée" qui remonte à une date précédant l'arrivée des légionnaires de césar non point d'un ou deux petits siècles mais de plusieurs moustachus et moussus millénaires. quant aux campagnes, il ne s'y trouve guère de villages qui ne soient dépourvus de "pierre levée" ou de "pierre folle", et de portes impériales encore debout (ce qui ne facilite guère la circulation des automobiles). automobiles qui, soit dit en passant, empruntent souvent encore de nos jours les tracés anciens des "viaé" romaines et des pistes celtes. et puis, ici et là, un vallon révèle la forme d'un amphithéâtre enfoui sous les friches que les associations locales s'empressent maintenant de déblayer et plus d'un plateau porte toujours l'empreinte d'un oppidum ancestral auquel succéda un camp fortifié romain. mais il faut un œil exercé et l'esprit vif pour discerner ces indices cachés de l'histoire et les déchiffrer -- l'œil et l'esprit du père bonnelier. on lui devait, entre autres, la découverte et la restauration de nombreux sites; d'importante...


18. Claude 🎓 La noiraude

...turbée la vieille qui s'enfermait dans la fermette et n'avait pas lavé de linge depuis plusieurs jours. le lendemain de cette nuit si soudainement silencieuse, un lent et sourd murmure fit trembler les bibelots sur le manteau de la cheminée et la vaisselle de la vieille, s'intensifia toute le journée, s'amplifia dans le courant de la soirée et, grondement ponctué d'explosions lointaines, jusqu'au deuxième petit matin quand, d'un seul coup, il se dégorgea dans la vallée : de grosses machines et une nuée d'hommes couverts de branchages surgirent dans le village et, heure après une heures, poursuivirent leur avance dans une forte rumeur de grognements métalliques et de chants. de nouveau, la vieille et la noiraude regardaient ce flot incessant qui, lui, ne bavait pas, ne vomissait pas de piètres déchets dans les fossés et les champs. et les tonnerres qui filaient au dessus de la campagne étincelaient dans le beau soleil. bientôt retrouva son domaine. des villageois vinrent plier les tentes et ramasser des objets; l'herbes recouvrit les ordures. et on ne coupa pas les foins cet été là. par contre, un âne abandonné à son sort vint rejoindre la noiraude. comment était-il arrivé dans le pré ? mystère que l'âne, lui-même, n'expliquait pas. il semblait tout content d'avoir trouvé compagnie. le pauvre avait dû souffrir car il portait des plaies suppurantes sur le côté et aussi sur une de ses pattes. mais quoi ! quelques semaines au pré et il était remis en forme. la vieille l'appelait : "baudet, toi !" et, au son de la voix, il se dandinait jusqu'à la barrière pour y manger une carotte. la noiraude n'était pas jalouse et avait adopté baudet qui la suivait comme une ombre, excepté dans le fond du pr&eacu...


19. Claude 🎓 Janine Métanet

...nécessaires sans que nous puissions vraiment rivaliser sa maîtrise dans l'art. elle prenait le premier gardon; elle prenait le plus gros gardon; et souvent en prenait plus que nous autres ensemble. c'était miraculeux et nous étions tous pleins d'admiration; surtout gabriel. janine nous éblouissait sans effort ! plus encore, elle trouvait le temps de nous raconter des histoires merveilleuses : celles des chauffeurs qui, au temps jadis, grillaient la plante des pieds des infortunés voyageurs tombés entre leurs mains crochues pour leur faire avouer la cachette où leur or se trouvait soigneusement entassé ! horribles à souhait, ces chauffeurs ! on disait qu'il restait de nombreuses cachettes éparpillées dans le pays dont les propriétaires avaient préféré emporter le secret dans la tombe ... a vous faire frémir ! l'histoire du loup-garou qui arpentait sournoisement la campagne par nuit noir et aussi par pleine lune mais qui retrouvait sa forme humaine au petit matin; et nous nous amusions à découvrir parmi les vieux celui ou ceux qui ... le signe distinctif se portait sur le front et ressemblait à un croissant ... un homme en particulier possédait presque tous les attributs (pradeau le boucher) mais son tarin rouge le disqualifiât car il était bien connu qu'un tel nez ne pouvait se changer ... de rires en rires nous poursuivions nos spéculations. mais dès que le soir approchait, nous avions hâte de regagner la maison avec notre pêche. l'aventure des chouans échappés de bressuire qui avaient tenu la lande si longtemps que plusieurs collines des environs portaient encore leurs noms. il y avait gar'ch sur la route de partenay, malchar'ch aussi sur la route de partenay mais un peu sur le derrière de la plaine à joncs, lanquette-tou (ou tuers) selon le curé...


20. Claude 🎓 La libération de Coulignan

...d'un accrochage entre f.t.p. et une colonne allemande. peu leur importaient les fusillades de fourras et celles de saulnay sous arc où les miliciens avaient aussi pendu le maire et tout le conseil municipal aux fenêtres de la mairie. non, ils ne pensaient pas à cela nos résistants ! les coulignanais s'opposaient énergiquement à tout excès de patriotisme et les femmes n'étaient pas les dernières à manifester leur réprobation envers des actes qui pouvaient mettre notre communauté en danger. les maris en quête d'un nouveau verdun ou les fils prêts à transformer coulignan en stalingrad, épouses et mères contrôlaient avec poigne, leur laissant seulement formuler les grandes stratégie dans l'intimité des soirées au foyer ou, à la rigueur, au bistrot. elles tenaient leur monde en laisse, les femmes. et heureusement ! mais voilà, la campagne offrait tant de cachettes et de refuges aux réfugiés ou réfractaires au s.t.o. qui n'étaient pas tous "de chez nous" et sur lesquels les admonitions du maire et du curé, les menaces des femmes n'avaient aucune prise ! ces gens faisaient parfois de brèves apparitions au village pour se procurer un peu de ravitaillement; leur accoutrement guerrier n'inspirait guère confiance. une nuit, quelqu'un écrivit "vendus ! laches !" en grandes lettres rouges sur le mur de la mairie. le maire et le curé redoublèrent alors leurs efforts pour rappeler administrés et paroissiens au calme; celui-là au moyen d'avis proclamés à haute voie par le garde champêtre, celui-ci du haut de sa chaire. ainsi l'etat et l'eglise s'évertuaient à persuader chacun, soit en privé, soit au bistrot, chez le boulanger, à l'épicerie métanet, à l'atelier de méca...