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6. Jacques Bourlaud 🩺 Fantaisies au long cours d'une carrière

...jacques bourlaud 🩺 fantaisies au long cours d'une carrière les gens qui ont réussi à s’évader du cycle infernal « mÉtro-boulot-dodo » ou, tout au moins, qui ont eu la possibilité d’élargir et d’orienter différemment les aspects de ce cycle sont très souvent tentés de rassembler leurs souvenirs. j’ai voulu en faire autant. il me semble avoir lu quelque-part que ceux qui écrivent leurs mémoires ne le font que pour se vanter ou se justifier. pourquoi me vanter ? je n’ai fait qu’exercer mon métier d’une façon aussi correcte, à ce qu’il me paraît, que me le permettaient mes compétences, les circonstances et les moyens mis à ma disposition. de quoi me justifier ? j’ai certainement fait du mal. quel médecin peut affirmer n’avoir jamais commis de fautes ? celles dont je me suis aperçues restent gravées sur ma conscience comme autant de cicatrices indélébiles. pour celles qui ont échappé à mon auto-critique, que l’on veuille bien me pardonner car elles n’ont pas été faites de propos délibéré.je n’écris pas non plus pour exalter l’œuvre accomplie depuis plus d’un siècle par le service de santé des troupes de marine. d’autres, plus compétents ou plus documentés que moi s’en sont chargés. et s’il reste sur ce point encore beaucoup de choses à dire ou à faire connaître, je ne doute pas qu’un jour ou l’autre l’un d’entre nous saura les exprimer. j’écris tout simplement pour mon plaisir. comme j’estime qu’il faut être sérieux sans jamais se prendre soi-même au sérieux, j’ai décidé de ne pas tenir de doctes propos ni d’évoquer de trop nobles sentiments. je me suis contenté de choisir dans mon passé quelques anecdotes qui peuvent prêter à sourire. je sais bien que la vie ne nous offre pas toujours un visage souriant et, comme les autres, j’ai connu des moments pénibles, des deuils et des chagrins. j’ai eu des désillusions, j’ai subi des injustices et j’ai ap...


7. Jacques Bourlaud 🩺 Jeunes années

...on essor et m’entraînait vers des horizons lointains à la découverte de paysages exotiques, à la recherche d’aventures héroïques que je réalisais aussitôt d’une façon concrète dans le jardin ou à blossac et encore mieux à coulombiers. je puisais mon inspiration dans mes lectures d’alors : « gédéon en afrique », « la famille fenouillard », « robinson crusoé », « robinson suisse » et bien d’autres. mais j’avais aussi trouvé une source au débit plus vigoureux dans la bibliothèque de mon père sous la forme du « journal des voyages » datant de 1890 à 1905. cette publication abondamment illustrée offrait au lecteurs des romans d’aventures mais aussi des articles plus sérieux : récits d’explorateurs, journaux de bord de marins, souvenirs d’officiers. tout cela se situant à la grande époque d’expansion coloniale. cela représentait une dizaine de volumes que je parcourais dans tous les sens, m’attardant d’ailleurs beaucoup moins sur les textes que sur les illustrations. les poitevins sont assez volontiers attirés par les mirages d’outre-mer. de nantes à bordeaux la façade atlantique n’est pas très éloignée. mon père avait donc, lui aussi, subi cette tentation mais ne lui avait pas donné suite, sans doute parce qu’il s’était marié très jeune. pourtant, au retour de la guerre de 1914/18, aux alentours de ma naissance, il était allé travailler deux ans au maroc dans une société d’import-export. cependant son meilleur ami, fernand, y avait succombé. il était devenu administrateur des colonies. c’était lui qui ava...


8. Jacques Bourlaud 🩺 Prépa à Rochefort

...apprécié du public. ce qui m’amène à signaler la pauvreté des distractions que nous pouvions trouver dans cette ville. deux cinémas passaient les films de l’année précédente. parfois une troupe de théâtre égarée y venait jouer une opérette. il y avait chaque année un bal chic : le bal de l’escrime où quelques navalais reçus au dernier concours venaient nous réconforter et nous montrer leurs uniformes neufs. quant aux amateurs de slow, ils trouvaient chaque samedi et chaque dimanche, « chez fradin », un orchestre qui faisait le bonheur des vendeuses de prisunic et des bonniches du quartier. les plages envasées de fourras et de châtellaillon, distantes d’une vingtaine de kilomètres, n’étaient guère avenantes que l’été et comme, en ces temps lointains, aucun de nous n’était motorisé, nous hésitions à faire le trajet sur une bicyclette de louage.dans l’ensemble les « demoiselles de rochefort » ne paraissent pas nous avoir laissé des souvenirs exaltants et si la bonne société a su réserver quelques dignes épouses à de rares médecins de marine ou des troupes coloniales, beaucoup d’autres se sont contentés de succès faciles et sans lendemain auprès des habituées du dancing fradin . autrement, après un dîner vite expédié et la perspective d’une veillée studieuse, nous n’avions guère d’autre ressource que d’aller faire une belote au « café de la paix » . c’est ainsi qu’à rochefort, bon gré mal gré, nous ne pouvions pas trouver d’autre but que de préparer le concours. stimulés par des interrogations trimestrielles qui étaient des préfigurations de ce fameux concours, nous étions obligés de travailler sur un rythme que nous avons, la plupart d’entre nous, rarement soutenu dans la suite. nous connaissions les moindres détails de l’anatomie des membres et certains poussaient même le vice jusqu’à lire et retenir ce qui était écrit en petites lettres dans le « testut-latar...


9. Jacques Bourlaud 🩺 Santé navale à Bordeaux

...us désirions tous partir comme médecins-auxiliaires, les marins sur les escorteurs de convois, les coloniaux dans les bataillons de tirailleurs sénégalais. aussi l’étude des sciences de base nous paraissait-elle dénuée de tout intérêt, sauf peut-être l’anatomie et la physiologie. en revanche, nous étions très assidus à l’hôpital où nous avions presque tous trouvé à remplir des fonctions d’externes. ainsi cette année bordelaise ne nous a peut-être pas apporté tout ce que nous aurions pu attendre d’une scolarité normale et beaucoup d’entre nous ont dû, plus tard, s’efforcer d’en colmater les lacunes. d’un autre côté, bordeaux que nous avons quitté en juin 1940 pour n’y revenir que de façon très épisodique, nous a laissé bien des souvenirs et, pour ma part, c’est dans une salle de dissection que j’ai rencontré celle qui devait donner une valeur nouvelle à ma vie pour l’éclairer jusqu’à ce jour et sans aucun doute pour les siècles des siècles. en juin 1940 la « drôle de guerre » était terminée. elle n’était même plus drôle du tout quelques bombes tombèrent sur l’école certaine nuit et, la semaine suivante, nous étions tous embarqués dans une aventure tragi-comique qui nous mena en rade du verdon où nous avons pu assister à un échange de quelques coups de canon entre un torpilleur français et des batteries allemandes installées dans les forts de royan. c’étaient probablement les derniers actes d’hostilité car l’armistice entrait en application une ou deux heures plus tard. nous sommes revenus &...


10. Jacques Bourlaud 🩺 Togo

...e contentant de surveiller de loin l’activité de mes infirmiers et de recevoir les malades que m’adressait atayi . si bien que lorsque le travail s’arrêta, je pouvais à nouveau me remettre sur mes pieds et supportais de faire quelques pas, d’autant plus qu’à l’aide de vieux clous hodonou avait réussi à réparer mes samaras . comme le village n’était pas très peuplé, il me restait encore une bonne heure avant de voir tomber la nuit . j’estimais qu’il n’aurait pas été très sage d’aller me promener en brousse aussi ai-je préféré rendre visite à un vieux marabout dont on m’avait parlé . il avait bien quatre-vingt-dix ans et me reçut avec amabilité sur le seuil de sa case. je lui avais apporté une boite de lait condensé et j’essayais d’évoquer ses souvenirs mais sa mémoire me paraissait assez confuse . je n’avais plus qu’à revenir au campement m’y livrer aux délices de la douche à la calebasse en versant sur ma tête des flots d’eau chaude tout imprégnée d’une odeur de bois brûlé et de décoctions végétales ; puis à déguster ma pintade qui se révéla plutôt coriace. le lendemain, aux premières heures, notre équipe était déjà en route . j’avançais sans trop de peine, mes samaras aux pieds, l’esprit préoccupé toutefois par la réparation d’hodonou dont la solidité me laissait sceptique . voyant que le terrain était plat et que la piste était recouverte d’une couche de sable moelleux et digne d’une plage de l’atlantique, je pris la résolution de marcher pieds-nus . tou...