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1. Jacques Bourlaud 🩺 Sur le chemin des écoliers

...es fantaisies acrobatiques en passant d'une fenêtre à l'autre, les pieds reposant sur une corniche qui tenait toute la largeur de la façade et les mains accrochées aux persiennes. c'était un spectacle très attrayant.j'allais oublier la rencontre presque journalière avec victorine et alphonsine, deux vieilles filles qui habitaient le rez-de-chaussée de l'immeuble faisant face à celui de ma grand-mère. elles traversaient assez souvent la rue pour faire une visite déférente à celle-ci qui les recevait, écoutant en silence avec un sourire un peu protecteur leur bavardage sur les potins du quartier. la rue de blossac prenait donc fin après la boîte olivier. elle se prolongeait par une voie plus étroite : la rue du 125e régiment d'infanterie où s'ouvrait la porte de la caserne rivaud. mon père avait fait son service militaire dans ce régiment mais, en 1912, il avait pris un permis de conduire. heureuse initiative car, pendant la guerre, il avait été muté dans le train-santé comme conducteur d'ambulance et s'en était tiré sans trop de mal alors que le 125e avait pratiquement été anéanti.a deux pas de la caserne, dans un renfoncement, il y avait une maison sans fenêtre et dont la porte était surmontée d'une lanterne. il m'a fallu très longtemps pour savoir ce que cela signifiait. or, deux ans plus tard, j'ai fait ma communion solennelle en même temps que la fille de la patronne de cet estimable établissement, à saint-hilaire. mais ma famille ne s’était pas trop pressée pour réserver des places assises dans la grande nef, aussi se trouva-t-elle entourée de toutes les employées de la maison qui n'auraient jamais voulu rater une aussi belle cérémonie. on m'a raconté cela quand j'étais beaucoup plus grand ! donc interdiction formelle de passer par ce quartier douteux où j'aurais pu faire des rencontres désagréables. c'est pourquoi je devais tourner à gauche pour emprunter la rue scheurer-kestner.en remontant cette rue, il m'ar...


2. Jacques Bourlaud 🩺 Fantaisies au long cours d'une carrière

...ont eu la possibilité d’élargir et d’orienter différemment les aspects de ce cycle sont très souvent tentés de rassembler leurs souvenirs. j’ai voulu en faire autant. il me semble avoir lu quelque-part que ceux qui écrivent leurs mémoires ne le font que pour se vanter ou se justifier. pourquoi me vanter ? je n’ai fait qu’exercer mon métier d’une façon aussi correcte, à ce qu’il me paraît, que me le permettaient mes compétences, les circonstances et les moyens mis à ma disposition. de quoi me justifier ? j’ai certainement fait du mal. quel médecin peut affirmer n’avoir jamais commis de fautes ? celles dont je me suis aperçues restent gravées sur ma conscience comme autant de cicatrices indélébiles. pour celles qui ont échappé à mon auto-critique, que l’on veuille bien me pardonner car elles n’ont pas été faites de propos délibéré.je n’écris pas non plus pour exalter l’œuvre accomplie depuis plus d’un siècle par le service de santé des troupes de marine. d’autres, plus compétents ou plus documentés que moi s’en sont chargés. et s’il reste sur ce point encore beaucoup de choses à dire ou à faire connaître, je ne doute pas qu’un jour ou l’autre l’un d’entre nous saura les exprimer. j’écris tout simplement pour mon plaisir. comme j’estime qu’il faut être sérieux sans jamais se prendre soi-même au sérieux, j’ai décidé de ne pas tenir de doctes propos ni d’évoquer de trop nobles sentiments. je me suis contenté de choisir dans mon passé quelques anecdotes qui peuvent prêter à sourire. je sais bien que la vie ne nous offre pas toujours un visage souriant et, comme les autres, j’ai connu des moments pénibles, des deuils et des chagrins. j’ai eu des désillusions, j’ai subi des injustices et j’ai appris à avaler des couleuvres voire des pythons… a quoi bon rappeler tout cela ? je ne vois pas l’intérêt que je pourrais en tirer. les mauvais souvenirs doivent ...


3. Jacques Bourlaud 🩺 Prépa à Rochefort

...jacques bourlaud 🩺 prépa à rochefort pour être médecin-colonial, m’avait-on dit, il fallait sortir de l’École de santé navale. mais avant d’en sortir il fallait y entrer… et pour cela être admis à un concours. la filière habituelle consistait à s’inscrire dans une de trois Écoles annexes du service de santé de la marine ouvertes auprès des hôpitaux maritimes de brest, toulon et rochefort. lorsque nous avions vingt ans et que nous entendions les gens de la génération précédente parler de leur jeunesse, cela se passait à une époque parée, semblait-il, de toutes les séductions : « avant la guerre », celle de 14/18… nous les écoutions avec au visage « un certain sourire » fait de scepticisme narquois, d’attendrissement condescendant et aussi d’agacement. maintenant les années ont laissé les cheveux gris envahir les tempes et les kilos superflus donner à nos tailles une assise plus confortable. a notre tour, quand nous évoquons la période où nous avions à peu-près vingt ans, nous disons : c’était avant la guerre… (une autre guerre). tout cela pour dire qu’en ce temps-là, avec beaucoup d’autres, j’ai abordé la carrière médicale dans l’espoir de m’en aller à travers le monde « porter la science au pays des bantous » . mes deux bachots et mon p.c.b. en poche, un après-midi de novembre 1937, je suis parti pour la grande aventure d’un pas conquérant qui devait me conduire d’abord à la gare, puis à cent-vingt kilomètres de là, à rochefort-sur-mer. le moins que l’on puisse dire de rochefort à cette époque c’est qu’il s’agissait d’une cité plutôt morne auprès de laquelle ma bonne ville natale de poitiers paraissait témoigner d’une activité débordante.. colbert en son temps avait choisi cet emplacement peu éloigné de l’estuaire de la charente pour y fonder une ville qui devait être appelée à devenir une porte ouverte sur l’océan, un port d’où les vaisseaux du...


4. Jacques Bourlaud 🩺 Santé navale à Bordeaux

...jacques bourlaud 🩺 santé navale à bordeaux le wagon de troisième classe me ramenant de rochefort à coulombiers était envahi par les réservistes rejoignant les centres mobilisateurs. il en montait à toutes les gares. ils s’entassaient où ils pouvaient, parlaient haut, échangeaient entre eux des plaisanteries douteuses ponctuées de gros éclats de rire, témoignages d’une gaieté forcée et qui sonnait faux. - ce n’est pas l’enthousiasme de 14… me confia un ancien combattant dans le couloir. c’était exact. une résignation maussade se cachait derrière une façade de forfanterie qui ne trompait personne. s’ils avaient eu des fusils à leur disposition, il est peu probable qu’ils y eussent accroché des fleurs… en revanche le vin rouge circulait allègrement de bidons en quarts et de quarts en bouches. on m’en offrit, bien entendu. - t’es core un peu jeune ! tu pars pas maintenant. c’était exact. ma classe n’avait pas encore été appelée et c’est bien ce qui me rendait perplexe. je touchais au but. j’avais été admissible au concours d’entrée. je ne savais même pas si les facultés allaient rouvrir leurs portes, si je pourrais bénéficier d’une année scolaire entière et surtout si mon frère, mobilisé comme lieutenant d’artillerie, aurait encore la possibilité de m’aider financièrement comme il l’avait fait depuis deux ans. la nuit était déjà tombée lorsque je suis arrivé à la maison, ruminant toujours des pensées moroses. les lampes extérieures badigeonnées en bleu, les bandes de tissu sombre clouées aux persiennes pour camoufler la lumi&...


5. Daniel Chauvigné ⌘ Aux origines de la famille

... de cuisinier, devint rapidement expert dans l’art culinaire français. les deux frères avaient passé leur adolescence bercés par les histoires que leur bancal grand-père contait sur son enfance en russie et sur ses campagnes avec l’empereur …en 1894, le tsar nicolas ii fait une visite en france et prend un repas dans le restaurant « le métropole » de tours où adolphe exerce comme chef cuisinier. très fin gourmet et satisfait de la qualité et de la présentation des mets, le tsar convoqua le maître queue et lui proposa d’entrer dans son service dans son palais impérial d’été de saint-pétersbourg. c’est ainsi qu’adolphe, âgé de vingt sept ans, a rejoint le pays où avaient vécus ses aïeux. il épouse une jeune russe prénommée loubov (aimée) avec laquelle il eut trois garçons : georges, paul et serge et deux filles : olga et xénia. au début de la révolution soviétique, olga s’est enfuie de russie pour rejoindre son oncle alfred à tours. de santé fragile, elle décède quelques années plus tard d’un cancer du sein. xénia épouse un riche éleveur de chevaux, georges foroff, ancien colonel cosaque qui avait combattu dans l’armée tsariste contre les nippons. chassé par les soviets, il parvient, avec son épouse, à s’échapper et à rejoindre également l’oncle alfred. serge adolphovitch, mon père, en 1913, après la mort prématurée de sa mère, quitte seul, la russie pour rejoindre lui aussi son oncle. après avoir traversé la pologne il est arrivé en allemagne et après s’être trompé de train il s’est retrouvé à bruxelles avant de regagner paris et tours. c’est certainement ce long périple, effectué à l’âge de quatorze ans, qui lui a donné par la suite le goût des voyages et de l’aventure. alfred, lui fait suivre des cours de comptabilité qu'il perfectionne en allemagne et en angleterre. en 1917, mon père s'engage dans la marine française comme radio à bord d'une vedette de chas...