Recherche



Résultat de la recherche

Vous recherchiez le terme suivant :redon


Page 1 - 5 sur un total de 8 page(s) , résultats de la recherche classés par pertinence


1. Jacques Bourlaud 🩺 Kerguelen

... grands services lorsque nous étions en face d’un problème d’ordre vestimentaire trop ardu à résoudre avec nos pauvres compétences. j’avais à ma disposition un petit hôpital avec une installation de radio, une salle d’opération, un fauteuil de dentiste et un équipement médico-chirurgical limité mais toutefois suffisant pour faire face à un coup dur. il me manquait un personnel qualifié car les t.a.a.f., à l’époque, refusaient de prendre en charge la solde d’un infirmier. lorsque j’avais besoin d’aide, j’étais obligé de faire appel à des bonnes volontés. c’est ainsi que j’ai converti mon ami andré beaugé, ancien prêtre-ouvrier qui était venu aux kerguelen espérant y trouver quelque apaisement à ses cas de conscience, en aide-soignant. et monsieur redonnet, l’adjoint au chef de district était ravi de pouvoir me prêter main forte au cours de petites interventions chirurgicales. ma qualification apportait une note sécurisante à l’administration des t.a.a.f. qui rappelait avec angoisse le souvenir de deux ou trois appendicites qui avaient donné du souci à des prédécesseurs peu habitués à manier un bistouri. or, par ironie du sort, je n’ai eu presque aucun acte chirurgical à pratiquer à l’exception de quelques fractures sans déplacement, de quelque plaies sans gravité et de deux circoncisions chez des bergers malgaches appartenant à l’ethnie antandroy et qui devaient traditionnellement subir cette opération aux environs de la vingtième année. a côté de cela, pendant plusieurs semaines, j’ai été tracassé par une épidémie d’...


2. Amérique 🗽 Évangeline par Longfellow

...tendaient devant elle le désert de la vie et ses âpres sentiers tout bordés des tombeaux de ceux qui les premiers fléchirent dans l'exil sous le poids des souffrance! elle avait vu s'enfuit ses douces espérances, ses rêves de bonheur et ses illusions! dans son coeur était mort le feu des passions! son âme ressemblait à quelque solitude où l'étranger chemine avec inquiétude n'ayant pour se guider, dans ces lieux incertains, que les débris des camps, que les brasiers éteints, et tous les os blanchis que le soleil fait luire. un vent de mort. hélas! soufflait pour la détruire! elle était le matin avec son ciel vermeil, ses chants mélodieux et son brillant soleil, qui tout à coup s'arrête en sa marche pompeuse, pâlit et redescend vers sa couche moelleuse. dans les villes, parfois, elle arrêtait ses pas: mais les vastes cités ne lui redonnaient pas l'ami qu'elle pleurait, la paix du coeur perdue! elle en sortait bientôt, gémissante, éperdue, et poursuivait encor ses recherches plus loin. faible et lasse, parfois, se croyant sans témoin, elle venait s'asseoir au fond des cimetières, les regards attachés sur les croix ou les pierres qui protégeaient des morts le suprême repos. elle s'agenouillait, parfois, sur ces tombeaux où nulle inscription en répète à la foule l'humble nom du mortel que son pied distrait foule. puis elle se disait: «peut-être qu'il est là!... «la tombe qui devait nous unir, la voilà! «il goûte le repos dans le sein de la terre, «et moi je traîne encore une existence amère!» parfois elle entendait un bruit, une rumeur qui lui rendait l'espoir et ranimait son coeur: elle parlait aussi quelquefois, sur sa route, a des gens qui disaient avoir connu, sans d...


3. Claude 🎓 Charlu

...archait à l'amble à nos côtés partageant l'allégresse générale ! ce souvenir-ci me revient à l'esprit : un jour, un camarade du hameau-sous-tille avait apporté une petite cage grillagée dans laquelle somnolait une taupe et nous avions persuadé charlu qu'il s'agissait-là d'un lionceau auquel il devait apprendre à rugir ... charlu passa une bonne partie de la matinée sous le préau, à quatre pattes, s'égosillant devant la cage jusqu'au moment où monsieur blachon intervint et l'envoya ratisser les feuilles dans la cour de récréation. car charlu était plus ou moins admis en classe, mais le plus souvent restait dehors occupé à de menus travaux qu'il comprenait cent fois mieux, évidemment, que le calcul et l'orthographe. en automne, le maître lui donnait donc un râteau et il ratissait toute la journée en fredonnant des airs de sa composition ou bafouillant des discours à un auditoire imaginaire. de temps en temps, il interrompait son travail, prenait une pose majestueuse et, le poing fermement placé sur la hanche ou plaqué sur la poitrine, interpellait vigoureusement son râteau ou un arbre et leur débitait une série d'arguments que nous aurions eu bien du mal à comprendre, tant bafouillage et bégayage s'alliaient comme les eaux de deux niagaras. nous, le visage enfoui dans nos cahiers, nous murmurions "mussolini... mussolini ...", fiers de nos connaissances et sans pitié. seule, la peur de la baguette contenait notre rire. en hiver, charlu entassait les bûches sous le préau ou les apportait dans les salles de classe, la nôtre et celle des petits. immanquablement, charlu ouvrait la porte d'entrée avec fracas et le maître se précipitait lui prêter aide pour éviter une avalanche de...


4. Claude 🎓 Janine Métanet

...t de ruines, d'atrocités, de peines profondes. gabriel et moi, nous nous souvenons bien de l'arrivée de janine vêtue de noir et de son bébé par un des premiers cars brivin après le bombardement. le deuil conciliait toutes les mauvaises langues et janine, ses blonds cheveux coupés court, très court, retrouvait sa place dans la communauté avec son poupon. c'était à notre tour d'enjamber le ruisseau et de passer quelques instants auprès de janine qui, souvent, pleurait doucement. nous ne pouvions vraiment la réconforter et nous ne savions que faire. il y a des choses, tant de choses, qui demandent le silence et de grands vents soufflaient sur la terre. le petit rené était un beau bébé blond et joufflu, potelé comme un cochon de lait. il avait du caractère et réclamait son biberon avec une insistance qui faisait enfin sourire sa maman. elle lui fredonnait des chansons que nous ne connaissions pas. et puis, à nouveau, le destin nous fit prendre à chacun des routes différentes : mort de nos parents, l'indochine et les aurès, une compagnie minière en afrique centrale -- de longues séparations et des pertes de contact. en 1946, il parait qu'il y avait eu de grandes réjouissances chez les métanet et que janine en avait pleuré de joie pendant toute une semaine, selon grand-mère : le papa de rené était en vie ! peu de temps après, janine et le bébé, qui avait donc trois ou quatre ans, quittèrent le village. mais il me faut revenir à gabriel et cela presque vingt ans plus tard ! mon frère était alors en garnison à bad-gastein en forêt noire, dans une unité de chars. capitaine, marié, trois enfants et heureux des résultats scolaires du plus jeune auquel il avait promis, en...


5. Jacques ✎ Boivre : L'abbaye du Pin

...ente et de soulagement qui s’était immédiatement imposée à toutes. elle se remit alors à parler. notre voisine, anne-lise, comme vous le savez, a épousé le mois dernier un de nos jardiniers. et puis, comme vous le savez aussi, il y a eu cet affreux accident, cette branche de noyer qui est tombée, et voilà anne-lise veuve après deux ou trois semaines de mariage… bouleversée, elle m’a supplié, voici quelques jours, de l’admettre dans la communauté des sœurs converses. j’avoue que je suis très réticente, car j’estime que l’on doit entrer chez nous dans un élan d’enthousiasme et de joie et non pas sous l’impulsion d’un chagrin qui vous masque la réalité. je lui ai donc conseillée d’attendre un peu. je pense maintenant que nous pouvons confier cathy à anne-lise. elle saura l’élever ; ce sera sous notre regard puisqu’il suffira de traverser la boivre pour nous rendre chez elle et la présence de cette petite fille à son foyer redonnera à anne-lise le goût de la vie. une à une, les moniales inclinèrent la tête, mais la prieure se leva pour demander la parole. - je suis sure, dit-elle, qu’anne-lise est la personne qu’il faut. elle est travailleuse, intelligente et propre. l’enfant sera en sécurité chez elle. mais maintenant anne-lise est veuve, elle ne possède que deux ou trois petits champs qu’elle aura de la peine à faire cultiver. les coiffes de dentelle qu’elle va vendre au marché de latillé ne lui rapportent pas grand chose. et j’ignore si son frère, qui est soldat aux armées du roi, lui envoie souvent de l’argent. il ne faut donc pas que cette petite fille lui soit une charge trop lourde à supporter. - c’est bien entendu, ma mère, répondit l’abbesse et vous avez eu raison de soulever cette objection. nous rembourserons à anne-lise toutes ses dépenses pour lui permettre de nourrir, de vêtir et de soigner correctement cathy. cette décision fut également appro...