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1. Claude 🎓 Charlu

... à l'église pour remercier le doux seigneur ! l'hiver 39-40 passa sans grande histoire au village. presque le même état sur le front. vous vous rappelez peut-être le laconisme des bulletins officiels : "rien à signaler". les "belligérants", comme on disait, se gelaient les orteils dans leurs tranchées. il n'avaient rien à faire. ils attendaient. attendaient quoi ? "qui qu'en savons" disaient nos villageois. chaque semaine, notre oncle artilleur nous écrivait et ses lettres portaient toujours un message très secret qui nous donnait sa position près de sarreguemines, cette petite bourgade frontalière si proche. tout l'hiver, il s'acheta des chaussettes ou des caleçons au même prix ... avant de se retrouver, quelques mois plus tard, dans un camp de prisonniers quelques part à côté de munich ... mais entre temps, tout allait bien; le général gamelin et maurice chevalier nous l'assuraient. en contraste, le printemps apporta quelques changements, des dérangements même. monsieur hitler, qui de toute évidence ne voulait pas entendre parler d'entente à l'amiable, avait envoyé ses soldats en excursion au danemark puis en norvège où "nous" (anglais et français fraternisant comme au plus beau jours) avions dépêché escadres et troupes pour contenir les boches et les rejeter à la mer. toujours, selon les bulletins officiels, "nous" les étrillions de belle manière ! moi, j'apprenais la géographie tandis que nos vétérans, le père fauchereau et son compère moureau entre autres, élaboraient de grandes stratégies tout en se réjouissant de nos fortunes militaires. pourquoi "nous" avions dû évacuer les fjords restait un mystère inexplicable car il était clair que monsieur hitle...


2. Claude 🎓 Monsieur Maurice

...claude 🎓 monsieur maurice l'histoire qui suit n'eut vraiment pas coulignan pour cadre, mais un lien, aussi tenu soit-il, la relie à notre village. je vous la raconterai donc. et puis, c'est tout de même une histoire vécue qu'il vous plaira sans doute d'entendre. je la crois vraie. l'oncle paul nous l'a racontée. ou, du moins, nous l'avons entendu la raconter un jour à des amis aux cours d'un dîner chez grand-mère. oui, vous savez bien, l'oncle paul qui était dentiste. grande réputation et si joyeux homme. en plus, très gentil avec nous pendant ces années tourmentées. a vous dire la vérité, pendant longtemps j'ai eu des doutes sur la véracité des faits. et puis, bien des années plus tard, ce fut ma bonne fortune de faire la connaissance de jean, le vieux maître-garçon de l'excelsior, une grande brasserie sur la place d'armes; et ce brave homme me confirma l'histoire, non sans quelques réticences que vous comprendrez. ------------------------- tôt ou tard, toutes les notabilités de la ville, les gens importants et bien, se retrouvaient à l'excelsior : les magistrats du tribunal et les juges, les hauts fonctionnaires de la préfecture, les riches marchands, des officiers supérieurs de la garnison, le recteur d'académie avec quelques sommités de l'université, monsieur le maire et ses adjoints, ainsi qu'un bon nombre de retraités cossus qui sirotaient leur gentiane ou jouaient au bridge tout en se remémorant les bons jours d'autrefois. somme toute, le tout poitiers ! l'excelsior avait été reconstruit à la fin du siècle dernier et rutilait de rococo doré, de colonnes en fer forgé qui se reflétaient à l'infini dans d'immenses glaces biseautées. banquettes de gros cuir mais aussi chaises du style modern...


3. Claude 🎓 Julot

...claude 🎓 julot julot et monsieur maurice ne se rencontrèrent sans doute jamais bien qu'ils aient, tous les deux, noué certaines attaches à coulignan ; celui-ci pour y avoir œuvré plusieurs fois, celui-là pour y avoir goûté la cuisine réputée de la taverne d'or. julot et monsieur maurice ne se rencontrèrent sans doute jamais ; pourtant, leur singulier destin aurait pu les rapprocher ... julot (on ne lui connaissait que ce surnom) s'était retrouvé à coulignan parmi les réfugiés de saint nazaire vers la fin de l'automne 43. pied bot, un peu sourd et plutôt "lent", comme on dit chez nous des pensifs, il n'en avait pas moins acquis une estime d'honnête journalier. du genre silencieux, l'air mélancolique que les bonnes gens du village attribuaient à un grand malheur, il partait au travail de bon matin et rentrait tranquillement le soir chez lui. les premiers mois, "chez lui" avait consisté en un coin de grange dans la ferme des dagneau qu'il avait aidé à la rentrée des grumes car ces fermiers exploitaient aussi une coupe en forêt des brandes. julot s'était attiré la bienveillance de ses employeurs pour son travail diligent et sa frugalité, ainsi que des félicitations très officielles de la kommandantur de poitiers, ayant secouru des soldats allemands après un déraillement proche de la coupe de bois. au printemps, un printemps sillonné très haut par les vastes escadrilles de bombardiers alliés grondant vers leur objectifs, julot s'était établi au bourg voisin. un baluchon sur l'épaule et une lourde valise de carton similicuir bien usée à la main, il avait emménagé dans une petite chambre située sous les combles d'une vieille bâtisse délabrée dominant la va...