Recherche



Résultat de la recherche

Vous recherchiez le terme suivant :maison


Page 6 - 10 sur un total de 58 page(s) , résultats de la recherche classés par pertinence


6. Jacques Bourlaud 🩺 Sur le chemin des écoliers

...enseignement primaire. on n'y préparait pas le certificat d'Études mais l'entrée en 6e. cet enseignement n'était pas gratuit aussi les élèves se recrutaient-ils dans des milieux relativement aisés (professions libérales, commerçants, fonctionnaires). en tous cas, j'étais maintenant en 8e, dans la catégorie des «grands» ... dans la classe de monsieur pucelle, un personnage grand et mince dont le sourire bienveillant et la barbe blanche faisaient penser au père noël. j'avais cru entendre dire à des camarades nettement «plus grands» qu'il portait un drôle de nom pour un homme de cinquante ans, père de famille... mais, après tout, n’était-ce pas le nom de jeanne d'arc ? alors, pourquoi tant de chuchotements à ce sujet ? c'était vraiment sans importance...considérant sans doute mon ascension dans la hiérarchie écolière, ma famille décréta un beau matin que je n'avais plus besoin d'être accompagné pour effectuer quatre fois par jour le trajet reliant la maison au lycée.c'était peut-être pour ma mère ou mes sœurs la libération d'une astreinte. mais, pour moi, c'était une consécration. enfin on reconnaissait mon âge ! j'étais presque devenu un adulte... déjà, pour l'anniversaire de mes sept ans, on m'avait expliqué que j'avais atteint l'âge de raison et que j'étais dorénavant responsable de mes paroles et de mes actes. en conséquence je ne devais plus espérer de circonstances atténuantes devant les sanctions justifiées par mon inconduite...n'ayant pas encore «fréquenté» le catéchisme, les notions de péché étaient assez vagues pour moi. pourtant on m'avait dressé un tableau montrant la noirceur de la désobéissance, du mensonge, de la paresse et de la gourmandise. mais, en compensation, on m'avait accordé le port d'une paire de bretelles qui me faisait envie depuis longtemps et me faisait entrer définitivement dans le cercle des hommes... quelques semaines plus tard ces bretelles me furent retirées à la sui...


7. Jacques Bourlaud 🩺 Jeunes années

... bourlaud 🩺 jeunes années la rue de la tranchée est une des plus anciennes rues de poitiers. elle tire son nom de l’existence à l’époque gallo-romaine (et sans doute bien avant) d’un fossé creusé de main d’homme qui reliait la vallée de la boivre à celle du clain et complétait ainsi le système de défenses naturelles formé par la confluence de ces deux rivières qui ont entaillé profondément le plateau calcaire. bien sûr le tracé et l’aspect de cette rue a beaucoup évolué au cours du temps, mais son apparence actuelle date de la fin du xviii° siècle lorsque le comte de blossac, intendant du poitou, a fait aménager le parc qui porte son nom et surtout du xix°, correspondant à l’essor d‘une bourgeoisie active et aisée. les deux premiers tiers de la rue offrent une succession de maisons hautes et massives dont la façade austère laisse une impression de solidité et de respectabilité. aspect heureusement égayé par la présence de deux ou trois petits hôtels particuliers évoquant les fastes frivoles d’une époque sans souci (du moins pour certains). mais au delà de la grille de blossac la rue prend un autre visage. elle est en pente, nettement moins large, avec des trottoirs plus étroits, parfois même inexistants. les maisons sont beaucoup plus basses, plus vieilles et ne respectent pas toujours l’alignement. on voit un peu partout s’ouvrir des boutiques de petits commerçants ou des ateliers d’artisans. très net autrefois, le contraste entre les deux parties a tendance à s’estomper du fait de la création récente d’immeubles et aussi d’une certaine évolution sociale. mais dans mon enfance, les fami...


8. Jacques Bourlaud 🩺 Santé navale à Bordeaux

...osition, il est peu probable qu’ils y eussent accroché des fleurs… en revanche le vin rouge circulait allègrement de bidons en quarts et de quarts en bouches. on m’en offrit, bien entendu. - t’es core un peu jeune ! tu pars pas maintenant. c’était exact. ma classe n’avait pas encore été appelée et c’est bien ce qui me rendait perplexe. je touchais au but. j’avais été admissible au concours d’entrée. je ne savais même pas si les facultés allaient rouvrir leurs portes, si je pourrais bénéficier d’une année scolaire entière et surtout si mon frère, mobilisé comme lieutenant d’artillerie, aurait encore la possibilité de m’aider financièrement comme il l’avait fait depuis deux ans. la nuit était déjà tombée lorsque je suis arrivé à la maison, ruminant toujours des pensées moroses. les lampes extérieures badigeonnées en bleu, les bandes de tissu sombre clouées aux persiennes pour camoufler la lumière, tout ce que la défense passive (qui croyait à son efficacité dans les premiers jours de la guerre) avait imaginé dans l’espoir de rendre invisible les agglomérations, m’obligeaient à tâtonner dans l’obscurité afin d’atteindre la porte d’entrée. ce qui n’était pas fait pour remonter mon moral . d’autant plus que celui-ci, par ailleurs, se ressentait des libations de la nuit précédente lorsque, mes camarades et moi, nous avions pris congé les uns des autres avant de quitter rochefort. heureusement la surprise joyeuse de ceux qui ne m’attendaient pas ce soir-là et leur accueil plein de douceur souriante firent rapidement rejaillir la clarté...


9. Jacques Bourlaud 🩺 Togo

...lig;uvre traduisait en cotocoli avec une éloquence enflammée laissant un peu rêveur louis atayi qui, bien qu’originaire du sud-togo, connaissait assez bien cette langue . après cet échange de beaux effets oratoires le chef me fit le cadeau traditionnel de deux poulets et d’une calebasse remplie d’œufs que salifou s’empressa de mirer sans vergogne, repoussant ceux qu’il ne jugeait pas dignes de figurer sur ma table . je fis à mon tour le cadeau non moins traditionnel de quelques paquets de cigarettes qu’une des femmes du chef revendrait au détail sur le marché avec un bénéfice substantiel . le matériel technique fut alors déposé sous le hangar tandis que deux musiciens, frappant de leurs bâtons recourbés les petits tambours qu’ils maintenaient sous leur aisselle me conduisaient jusqu’au campement . là hodonou et nana (ma maison militaire et ma maison civile…) avaient déjà tout installé pour mon confort relatif . mais il n’était pas question de s’attarder . les villageois étaient rassemblés . nous n’avions que le temps de prendre un repas rapide avant de nous mettre au travail . malgré la chaleur la sieste post-prandiale serait reportée à une date ultérieure on utilisait à cette époque (1946) un vaccin facile à transporter que l’on broyait et malaxait pour en faire une suspension dans de la glycérine . on y ajoutait aussi le vaccin anti-amaryle de l’institut pasteur de dakar, ce qui permettait d’effectuer les deux vaccinations en une seule fois . ces pratiques ont, évidemment, beaucoup évolué depuis . donc pendant que louis atayi, sous le hangar, préparait avec minutie sa mixture dans un petit mortier, salifou le chauffeur, aidé par ...


10. Jacques Bourlaud 🩺 Saint-Pierre et Miquelon

... avions trouvé un logement pratique . il y avait de beaux magasins et on parlait français . comme nous avions appris que le bateau devant nous amener à saint pierre n’appareillerait pas avant une huitaine de jours, nous pensions naïvement pouvoir demeurer quelque temps à montréal . hélas ! le consulat avait déjà retenu nos places de chemin de fer et, le lendemain, nous roulions vers halifax . trente-six heures dans un train confortable mais qui ne se presse pas, avançant sur un damier dont les cases blanches sont des étendues neigeuses et les cases noires des forêts de sapins et puis ce fut la découverte de halifax, ville triste et laide, sans aucun cachet, que la grisaille et la neige sale de février rendait encore plus sinistre . nous avons passé trois ou quatre jours à traîner nos semelles sans but précis devant les façades rébarbatives de maisons en briques . au restaurant, nous pouvions apprécier la cuisine anglaise et lorsque, le gendarme ou moi, commandions du vin (d’ailleurs fort cher), nous étions considérés comme des suppôts de satan… pourtant dans les toilettes de l’hôtel, des tire-bouchons et des décapsuleurs étaient mis à la disposition de la clientèle… pourquoi donc cette hâte à nous expédier sur halifax afin d’y attendre le bateau ? les fonctionnaires et militaires en transit dans un pays étranger ont droit à une indemnité journalière proportionnelle à leur grade et à leurs charges de famille . elle est versée en devises du pays par les soins des consulats . les consuls de new york et de montréal préféraient donc nous garder le moins longtemps possible dans leurs villes et nous « refiler » à leur infortun&...