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6. Jacques Bourlaud 🩺 Sur le chemin des écoliers

...enseignement primaire. on n'y préparait pas le certificat d'Études mais l'entrée en 6e. cet enseignement n'était pas gratuit aussi les élèves se recrutaient-ils dans des milieux relativement aisés (professions libérales, commerçants, fonctionnaires). en tous cas, j'étais maintenant en 8e, dans la catégorie des «grands» ... dans la classe de monsieur pucelle, un personnage grand et mince dont le sourire bienveillant et la barbe blanche faisaient penser au père noël. j'avais cru entendre dire à des camarades nettement «plus grands» qu'il portait un drôle de nom pour un homme de cinquante ans, père de famille... mais, après tout, n’était-ce pas le nom de jeanne d'arc ? alors, pourquoi tant de chuchotements à ce sujet ? c'était vraiment sans importance...considérant sans doute mon ascension dans la hiérarchie écolière, ma famille décréta un beau matin que je n'avais plus besoin d'être accompagné pour effectuer quatre fois par jour le trajet reliant la maison au lycée.c'était peut-être pour ma mère ou mes sœurs la libération d'une astreinte. mais, pour moi, c'était une consécration. enfin on reconnaissait mon âge ! j'étais presque devenu un adulte... déjà, pour l'anniversaire de mes sept ans, on m'avait expliqué que j'avais atteint l'âge de raison et que j'étais dorénavant responsable de mes paroles et de mes actes. en conséquence je ne devais plus espérer de circonstances atténuantes devant les sanctions justifiées par mon inconduite...n'ayant pas encore «fréquenté» le catéchisme, les notions de péché étaient assez vagues pour moi. pourtant on m'avait dressé un tableau montrant la noirceur de la désobéissance, du mensonge, de la paresse et de la gourmandise. mais, en compensation, on m'avait accordé le port d'une paire de bretelles qui me faisait envie depuis longtemps et me faisait entrer définitivement dans le cercle des hommes... quelques semaines plus tard ces bretelles me furent retirées à la sui...


7. Jacques Bourlaud 🩺 Jeunes années

... bourlaud 🩺 jeunes années la rue de la tranchée est une des plus anciennes rues de poitiers. elle tire son nom de l’existence à l’époque gallo-romaine (et sans doute bien avant) d’un fossé creusé de main d’homme qui reliait la vallée de la boivre à celle du clain et complétait ainsi le système de défenses naturelles formé par la confluence de ces deux rivières qui ont entaillé profondément le plateau calcaire. bien sûr le tracé et l’aspect de cette rue a beaucoup évolué au cours du temps, mais son apparence actuelle date de la fin du xviii° siècle lorsque le comte de blossac, intendant du poitou, a fait aménager le parc qui porte son nom et surtout du xix°, correspondant à l’essor d‘une bourgeoisie active et aisée. les deux premiers tiers de la rue offrent une succession de maisons hautes et massives dont la façade austère laisse une impression de solidité et de respectabilité. aspect heureusement égayé par la présence de deux ou trois petits hôtels particuliers évoquant les fastes frivoles d’une époque sans souci (du moins pour certains). mais au delà de la grille de blossac la rue prend un autre visage. elle est en pente, nettement moins large, avec des trottoirs plus étroits, parfois même inexistants. les maisons sont beaucoup plus basses, plus vieilles et ne respectent pas toujours l’alignement. on voit un peu partout s’ouvrir des boutiques de petits commerçants ou des ateliers d’artisans. très net autrefois, le contraste entre les deux parties a tendance à s’estomper du fait de la création récente d’immeubles et aussi d’une certaine évolution sociale. mais dans mon enfance, les fami...


8. Jacques Bourlaud 🩺 Prépa à Rochefort

...s voûtées, ses longs couloirs conventuels qui conservaient jalousement dans leur pénombre les odeurs de cuisine et de pharmacie, l’hôpital maritime de rochefort représentait le dernier cri de la technique d’équipement hospitalier ... du temps de colbert. en 1937, cette technique était malgré tout quelque peu dépassée… les rues de la vieille ville portaient des noms illustres. bien sûr colbert y était-il à l’honneur, bénéficiant d’une belle place rectangulaire ornée d’une fontaine et d’un kiosque à musique. la république s’offrait l’artère la plus animée (si l’on peut ainsi s’exprimer). des gloires militaires et monsieur thiers s’en partageaient d’autres, ainsi que les enfants prodiges de rochefort : pierre loti et quelques médecins de marine d’autrefois tels que cochon-duvivier et un autre cochon dont j’ai oublié la deuxième partie du double patronyme. (1) autour de la ville de colbert s’étalaient des quartiers neufs avec des maisons basses sans grand cachet, comme on en voit sur les côtes charentaises ou vendéennes. ainsi, dans ce décor morose, nous étions une centaine d’étudiants en première année de médecine et une dizaine de stagiaires en pharmacie. la plupart d’entre nous habitait des chambres meublées louées dans des maisons plus ou moins bourgeoises. mais d’autres fréquentaient d’honorables pensions de famille où l’on gardait avec une pieuse fierté le souvenir des anciens pensionnaires devenus navalais comme autant de victoires brodées sur un drapeau. héritière de la plus ancienne école de médecine navale, l’École annexe de rochefort nous accueillait dans une ambiance quasi-militaire sans toutefois étouffer en nous les manifestations de l’esprit carabin. chaque matin à huit heures, groupés au pied d’un perron, nous voyions surgir des profondeurs d’un édifice « grand siècle », élégant officier de marine, le médecin-résident de l’hôpital accompagné ...


9. Jacques Bourlaud 🩺 Santé navale à Bordeaux

...osition, il est peu probable qu’ils y eussent accroché des fleurs… en revanche le vin rouge circulait allègrement de bidons en quarts et de quarts en bouches. on m’en offrit, bien entendu. - t’es core un peu jeune ! tu pars pas maintenant. c’était exact. ma classe n’avait pas encore été appelée et c’est bien ce qui me rendait perplexe. je touchais au but. j’avais été admissible au concours d’entrée. je ne savais même pas si les facultés allaient rouvrir leurs portes, si je pourrais bénéficier d’une année scolaire entière et surtout si mon frère, mobilisé comme lieutenant d’artillerie, aurait encore la possibilité de m’aider financièrement comme il l’avait fait depuis deux ans. la nuit était déjà tombée lorsque je suis arrivé à la maison, ruminant toujours des pensées moroses. les lampes extérieures badigeonnées en bleu, les bandes de tissu sombre clouées aux persiennes pour camoufler la lumière, tout ce que la défense passive (qui croyait à son efficacité dans les premiers jours de la guerre) avait imaginé dans l’espoir de rendre invisible les agglomérations, m’obligeaient à tâtonner dans l’obscurité afin d’atteindre la porte d’entrée. ce qui n’était pas fait pour remonter mon moral . d’autant plus que celui-ci, par ailleurs, se ressentait des libations de la nuit précédente lorsque, mes camarades et moi, nous avions pris congé les uns des autres avant de quitter rochefort. heureusement la surprise joyeuse de ceux qui ne m’attendaient pas ce soir-là et leur accueil plein de douceur souriante firent rapidement rejaillir la clarté...


10. Jacques Bourlaud 🩺 Togo

...lig;uvre traduisait en cotocoli avec une éloquence enflammée laissant un peu rêveur louis atayi qui, bien qu’originaire du sud-togo, connaissait assez bien cette langue . après cet échange de beaux effets oratoires le chef me fit le cadeau traditionnel de deux poulets et d’une calebasse remplie d’œufs que salifou s’empressa de mirer sans vergogne, repoussant ceux qu’il ne jugeait pas dignes de figurer sur ma table . je fis à mon tour le cadeau non moins traditionnel de quelques paquets de cigarettes qu’une des femmes du chef revendrait au détail sur le marché avec un bénéfice substantiel . le matériel technique fut alors déposé sous le hangar tandis que deux musiciens, frappant de leurs bâtons recourbés les petits tambours qu’ils maintenaient sous leur aisselle me conduisaient jusqu’au campement . là hodonou et nana (ma maison militaire et ma maison civile…) avaient déjà tout installé pour mon confort relatif . mais il n’était pas question de s’attarder . les villageois étaient rassemblés . nous n’avions que le temps de prendre un repas rapide avant de nous mettre au travail . malgré la chaleur la sieste post-prandiale serait reportée à une date ultérieure on utilisait à cette époque (1946) un vaccin facile à transporter que l’on broyait et malaxait pour en faire une suspension dans de la glycérine . on y ajoutait aussi le vaccin anti-amaryle de l’institut pasteur de dakar, ce qui permettait d’effectuer les deux vaccinations en une seule fois . ces pratiques ont, évidemment, beaucoup évolué depuis . donc pendant que louis atayi, sous le hangar, préparait avec minutie sa mixture dans un petit mortier, salifou le chauffeur, aidé par ...